Matis Louvel : « Voir ce qui se passe à l’étranger »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo
Gros changement d’environnement pour Matis Louvel. Après cinq années chez Arkéa-B&B Hotels, le Normand a rejoint cette saison Israel-Premier Tech où il a signé pour trois ans. Dimanche dernier au départ de la dernière étape du CIC Tour de La Provence, le coureur de 25 ans a répondu aux questions de DirectVelo et expliqué pourquoi il a décidé de tenter sa chance à l’étranger. Après avoir dû faire une croix sur la saison des Classiques flandriennes en 2024 en raison de problèmes physiques (lire ici), il a hâte d’y retourner avec sa nouvelle formation.
DirectVelo : Comment te sens-tu en ce début de saison ? Samedi dernier, pour ton deuxième jour de course, tu as été dans l’échappée lors de la deuxième étape du CIC Tour de La Provence…
Matis Louvel : Contrairement à l'an passé, je n'ai pas eu de blessure, je n'ai pas été malade, donc j'ai fait tout ce qu'il fallait faire cet hiver pour être prêt. Je me sens bien mais j’ai encore besoin de jours de compétition. J’avais deux objectifs en prenant l’échappée lors de la deuxième étape : faire des efforts pour la suite et essayer de basculer le long col dans le final avec les premiers. Nous n’avons pas réussi à avoir assez d'avance au pied du col, mais ça a été une bonne journée à l'avant.
« BESOIN DE CHANGER D’ATMOSPHÈRE ET D'ENVIRONNEMENT »
C’est un nouveau départ pour toi au sein d’Israel-Premier Tech après cinq années dans les rangs d’Arkéa-B&B Hotels…
Je sentais que j'avais besoin de changer d'atmosphère et d'environnement pour continuer ma progression. Depuis que je suis passé chez les pros, j'ai toujours dit que j'avais envie d'aller voir ce qui se passe à l'étranger et ne pas rester qu’en France. Là, j'ai eu l'opportunité, c'était le bon moment, je pense. J'en ai profité et je suis plutôt content. Ils m’ont contacté avant que je reprenne les courses mi-avril, début mai. Ça m’a mis en confiance. J’ai pu bien me soigner et me repréparer l’esprit tranquille avec ces histoires de contrats qui étaient réglées. J’ai signé pour trois ans. L’équipe me fait vraiment confiance. Il y a un beau projet derrière. On a le temps de mettre les choses en place et de bien faire les choses. On n’est pas dans le stress, c’est important et ça se passe bien.
Que te demande l’équipe et quel rôle auras-tu ?
Je viens principalement renforcer le pôle des Classiques. Normalement, j'aurai quand même ma carte en fonction des sensations. On n'a pas un très grand leader dans l’équipe comme par exemple un Wout van Aert. C'est pour ça aussi que je suis venu ici car je savais que j'allais avoir ma chance sur des courses qui me plaisent.
« UNE DES PÉRIODES LES PLUS DIFFICILES DE MA CARRIÈRE »
On imagine que tu as hâte de retourner sur les Classiques flandriennes parce que l'an passé, tu n’avais pu en disputer aucune…
L'année dernière, c'était vraiment une des périodes les plus difficiles de ma carrière parce que j'étais à la maison. J’étais même incapable de regarder les courses à la télé. C'était vraiment dur mentalement. J'ai vraiment hâte d'y être et de regoûter à cette ambiance et à cette atmosphère. Ça m'a manqué. J'espère faire une bonne campagne cette année.
Quels sont tes principaux objectifs ?
Il s’agit de la période Tour des Flandres/Paris-Roubaix. Globalement, toute la séquence des Classiques est importante, mais ce sont ces deux courses que j’ai principalement ciblées, notamment Paris-Roubaix. C’est une épreuve où tout peut se passer. Il peut y avoir un vainqueur surprise. C'est une course tellement particulière que tout est possible dans une bonne journée, sans problème mécanique et avec des circonstances favorables...
Au moment de ta signature, tu annonçais ton rêve à terme de remporter Paris-Roubaix. Est-ce à moyen ou long terme ?
Je ne sais pas trop dans combien d'années. Peut-être même dès cette année, ça peut sourire. Maintenant, je commence à avoir pas mal d’expérience et à connaître le parcours, les endroits piégeux et les moments clés de la course. J’espère performer là-bas le plus rapidement possible.
« JE NE PARLAIS QUASIMENT PAS ANGLAIS »
Un Grand Tour est-il prévu à ton programme ?
Oui normalement. La sélection n’est pas encore définie pour le Tour de France, mais j’espère y retourner car la quatrième étape arrive dans ma ville natale à Rouen. J’ai vraiment envie d’y être, c’est important pour moi.
As-tu changé des choses dans ton entraînement avec ta nouvelle équipe ?
J’ai changé d’entraîneur, donc ça modifie certaines choses. Après, ça reste un peu pareil. Les scientifiques ne réinventent pas des techniques d’entraînement toutes les années. Mais j’ai l’impression que je me suis entraîné un peu plus dur que les autres années. Je fais des séances plus sur la fatigue. J’ai aussi plus roulé, je pense, parce que je commence ma saison plus tard que d'habitude. J'ai plus de kilomètres dans les jambes, même si ça reste une préparation plutôt classique.
Comment se passe ton intégration au sein d’Israel-Premier Tech, où tu es l'un des deux seuls Français de l'équipe avec Hugo Hofstetter ?
Ça se passe bien. J’avais un peu de stress au moment de signer parce que je ne parlais quasiment pas anglais, donc c’était un challenge pour moi. J’avais aussi envie de passer par là pour progresser en anglais et m'ouvrir à d'autres cultures. Ce n’est pas toujours facile de me faire comprendre avec précision, mais ça va de mieux en mieux. Après les deux premiers stages hivernaux, j'ai vraiment progressé, je suis content. L’équipe est sympa, il y a une bonne ambiance et dynamique. Beaucoup de gens ont des vies complètement différentes de la nôtre. Certains viennent d’autres continents et sont obligés de vivre en Europe, ça fait relativiser sur pas mal de choses.
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