Mathias Sanlaville : « J'ai changé ma façon de courir »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
Mathias Sanlaville est intenable en ce début de saison. À l’attaque le premier week-end de l’Essor Basque (lire ici), le coureur du Team Atria-Montluçon Cyclisme a déjà mis au fond à deux reprises sur les Boucles du Haut-Var. Vainqueur dimanche à Ginasservis après le déclassement de Markus Pajur, il a réglé ce mardi un groupe de costauds lors de la quatrième manche (voir classement). Le Rhodanien de 21 ans exprime sa satisfaction au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Tu t’imposes pour la deuxième fois en trois jours !
Mathias Sanlaville : Je ne peux pas vraiment espérer mieux. Je suis très content de mon début de saison et de celui de l’équipe. Je me sens bien, je suis en confiance. J'ai vu que j'avais la canne et que dans les bosses je me sentais plutôt à l'aise. Je ne réfléchis pas trop, j'y vais.
« JE NE ME SUIS PAS AFFOLÉ »
Comment as-tu géré le col de la Bigue à 30 kilomètres de l’arrivée ?
Je ne me suis pas affolé. Je suis arrivé bien placé au pied. On savait que ça allait monter fort parce que c’est le cas tous les ans. J'ai dû boucher quelques cassures parce que ça a commencé à exploser un peu dans tous les sens. Au final, je bascule dans les 5-6 premiers au sommet. Tout s'est bien passé, je me sentais bien dans la bosse. J'étais plutôt confiant dans le final, comme je l'aimais bien. Je le connaissais parce que j'avais déjà fait cette manche il y a deux ans.
Vous étiez deux coureurs de l’équipe dans un groupe de 19 coureurs…
J'avais Mathis (Tonneau) avec moi. Il a fait un super travail. Il allait chercher les mecs qui attaquaient, il roulait quand il le fallait. Quand un gars de Rouen a tenté le coup du kilomètre, c'est lui qui est allé le chercher avec un coureur de Bourg-en-Bresse. Il n'a pas hésité à me faire confiance. Si ça arrivait groupé, on savait que je jouerais ma carte. Il a fait le maximum et j'ai fait le maximum pour récompenser son travail.
Comment s’est passé le sprint ?
Il a été assez décousu. Il ne fallait pas s'affoler dans la montée du village d’arrivée parce que beaucoup de gars essayaient de partir et prenaient un peu de champ. Au final, j'ai essayé de laisser les autres faire les efforts. Je suis resté placé, je suis sorti en 3e position du village. J'ai attendu que le gars de Villefranche, Théo Laurans, s'écrase. J'y suis allé dès que j'ai eu l'ouverture, quand ça bascule.
« J’AI CONFIANCE EN MOI »
Contrairement à dimanche, cette fois tu passes la ligne en tête…
Forcément, ça m'avait laissé un petit goût amer même si c'était une victoire. Ça reste quand même bien, mais j'avais à cœur de lever les bras, de montrer que je suis en forme et que le travail paie. Le sprint s'est mieux passé que dimanche, ça frottait moins. Déjà, on était en comité réduit, comparé à dimanche. On arrivait avec beaucoup moins de vitesse, ça n'a pas trop frotté, c'était plutôt de la tactique dans le final.
L’an passé, tu n’avais pas levé les bras…
Ça faisait un petit moment… J'avais gagné une fois il y a deux ans (en juin 2023 à la Nocturne de Bourbon-Lancy, NDLR). Renouer avec la victoire, ça fait toujours plaisir. L'année dernière, j'avais obtenu une place de 2 (au Prix de Digoin, NDLR), parce que j'avais levé les bras trop tôt et je m'étais fait sauter sur la ligne. Mes deux victoires ici compensent largement la frustration de l'année dernière. Je vais essayer de profiter un maximum de ma forme du moment. Je me sens très bien dans l'équipe. Je pense que j'ai passé un cap. J'ai changé ma façon de courir, j'essaie d'être plus offensif. Ce qui change, c'est que maintenant j'ai confiance en moi, beaucoup plus qu'avant. L'équipe me fait aussi confiance. Ça ne peut que marcher.
Tes ambitions vont augmenter après ces deux victoires…
Je cours demain la dernière manche. Ce sera un autre jour, on verra les consignes que Nicolas (Vogondy) me donnera. Souvent, ça arrive au sprint sur cette dernière épreuve. Si je peux, j’essaierai de rendre la pareille à l'équipe. Ensuite, il y a déjà un gros objectif qui arrive dès samedi avec la Coupe de France à Aix-en-Provence. Je pense que je serai de la partie. Après, on verra pour les objectifs. Il y a le Bédat début mars, c’est une course qui tient à cœur à l'équipe. Il faudra être performant là-bas. Comme je l’ai déjà dit, mon objectif de la saison, au-delà du Championnat de France, c'est Cours-la-Ville en Coupe de France N1. Je ferai le maximum pour être en forme ce jour-là, chez moi, sur mes terres.
Tu es dans ta dernière année Espoirs, est-ce une année décisive ?
J'ai toujours l’ambition dans un coin de ma tête de monter au-dessus. C'est un rêve de gosse. C'est pour ça que j'ai fait une année de césure après avoir eu mon Bachelor Management et Gestion à l'INSEEC de Chambéry. Je veux profiter à fond de cette dernière année Espoirs, faire des jolies courses et montrer ce que je vaux.
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