Il a bien failli réaliser l’exploit de faire le coup deux saisons d’affilée. L’an passé, le 23 février, jour de son anniversaire, Joe Blackmore s’était offert le plus beau des cadeaux en faisant coup double au Mont Kigali - étape et maillot jaune -, avant de remporter le Tour du Rwanda le lendemain. Un an plus tard, ce n’est plus avec la réserve d’Israel-Premier Tech mais en qualité d’élément de la ProTeam qu’il est passé tout près de remettre le couvert, à Vence, le jour de ses 22 ans. Le Britannique a jailli tel un fauve tout juste sorti de sa cage dans la ville d’Henri Matisse, n’étant finalement devancé que par le seul Dorian Godon lors de la seconde étape du Tour des Alpes-Maritimes (voir classement). “Je n’étais pas loin de le refaire, c’est dommage car ce n’est pas passé loin. Mais je suis tout de même satisfait car on a bien géré tactiquement toute la journée. Je me suis accroché dans les ascensions et je me savais capable de faire un joli truc au sprint”. La force collective des Decathlon AG2R La Mondiale a eu raison de sa pointe de vitesse. “J’y croyais mais ils étaient forts et je me suis fait déborder, tout simplement”.

Joe Blackmore quitte la Côte d’Azur avec “le plein de confiance” après trois jours où il n’a eu de cesse de monter en puissance : un Top 15 sur la Classic Var, au Mur de Fayence, pour se jauger une première fois, avant de terminer 8e à Gourdon et donc 2e à Vence au Tour des Alpes-Maritimes. De quoi oublier une reprise frustrante au Tour de la Communauté de Valence, début février. “J’avais chuté lors de la première étape en ligne. Dans ces conditions, il était difficile d’espérer jouer dans la montée finale, je ne me sentais pas terrible. J’ai pris mon mal en patience et je me suis senti mieux au fil des étapes. J’ai fait l’équipier pour nos sprinteurs Ethan (Vernon) et Jake (Stewart) le dernier jour, il a fallu s’en contenter”, raconte-t-il auprès de DirectVelo, après coup. “C’est bien de jouer quelque chose ici après une semaine frustrante en Espagne”.

Vainqueur du Circuit des Ardennes, de Liège-Bastogne-Liège Espoirs et du Tour de l’Avenir l’an passé, Joe Blackmore est attendu comme l’un des nouveaux grands talents « made in UK ». Et ce bon résultat d’emblée ne va faire qu'accroître les attentes autour du longiligne athlète, capable de tout faire. Très bon grimpeur, solide puncheur, rapide au sprint, il semble à même de briller sur pratiquement tous les terrains. “J’ai envie de m’améliorer dans les longues ascensions mais je me doute qu’il me faudra du temps. Le niveau actuel est tellement élevé… Mais je vais tout faire au millimètre avec l’espoir de pouvoir jouer devant à l’avenir, y compris sur les Classiques. C’est le but”, admet celui qui est désormais entraîné par Liam Holohan. “Je veux aussi garder mon punch pour les ascensions plus courtes car j’aime les courses comme celle de vendredi (la Classic Var, NDLR). J’aime à penser qu’il y a de quoi faire”, poursuit-il, en concédant qu’il “reste beaucoup de travail”, notamment contre-la-montre. “C’est en tout cas un bon début en vue des courses à venir”. Prochaines échéances : le Het Nieuwsblad et les Strade Bianche. Deux gros morceaux lors desquels il pourra se frotter au gratin mondial.