Il était tout bonnement indéboulonnable. Déjà très bon en Espagne ces dernières semaines, Christian Scaroni n’a laissé que des miettes à la concurrence, ce week-end, sur le bord de la Méditerranée. Vainqueur de la Classic Var au Mur de Fayence vendredi, l’Italien a ensuite enlevé l’étape inaugurale du Tour des Alpes-Maritimes le lendemain, avant de faire preuve d’une parfaite maîtrise dimanche pour contenir les assauts de son dauphin Santiago Buitrago, et décrocher le classement général, réalisant ainsi le doublé sur l’ancien Tour 06-83, désormais séparé en deux courses distinctes depuis l’an passé.

Pourtant, tout n’a pas été simple pour le Transalpin et ses coéquipiers d’XDS Astana. “On savait que ça allait être une étape difficile. Dès le début, (Santiago) Buitrago et (Lenny) Martinez ont mis la pression en attaquant lors de la première montée mais j’ai très bien répondu”. En effet, la course s’est décantée d’emblée, dans les pentes du Col d’Eze, les coureurs passant au sommet en ordre dispersé, avec la présence de six ou sept groupes distincts, comme s’il s’agissait de l’ascension finale. Rapidement, les XDS Astana sont parvenus à ramener les Bahrain Victorious à la raison et la suite de l’étape a pris une tournure plus classique. “On a montré que l’on avait une équipe solide et on a fini par laisser partir deux coureurs”.

CLÉMENT CHAMPOUSSIN EN SOUTIEN

Santiago Buitrago a joué son va-tout une dernière fois dans la Montée de la Sine, en toute fin de course, mais Christian Scaroni ne lui a jamais laissé plus de deux mètres. L’Italien s’est même payé le luxe de contrer sur le sommet, histoire de montrer qui était le patron. “Il a tout donné pour me lâcher, c’était vraiment dur dans les 500 derniers mètres d’ascension mais je n’ai pas cédé”. S’il concède être dans la forme de sa vie actuellement, Christian Scaroni a tout de même peiné en fin de course. “Mais j’ai pensé à tous les sacrifices effectués cet hiver. C’est aussi un travail collectif. Je n’aurais pas gagné sans les gars, ils étaient super forts et je tiens à les remercier”.

Parmi eux, Clément Champoussin, qui évoluait à domicile ce week-end et qui a décroché une belle 4e place d’étape au sprint. “Il y a eu beaucoup d’attaques dès le départ, il était dur de contrôler la course pour nous au début, d’autant que la montée de Châteauneuf s’est faite très vite aussi. Mais on a bien couru, intelligemment, en restant toujours ensemble. Christian a répondu à toutes les attaques, ça ne pouvait pas vraiment lui échapper”, se félicitait le néo-sociétaire de la WorldTeam kazakh après la ligne d’arrivée. En pleine bourre - trois victoires et six podiums en huit jours de course cette année (voir sa fiche DirectVelo) -, Christian Scaroni n’a peut-être pas fini de briller sur les routes françaises, puisqu’il sera encore de la partie le week-end prochain, en Drôme-Ardèche. Avant de rentrer au bercail jusqu’au Giro, son plus gros objectif de la saison, où il visera une victoire d’étape. S’il affiche une telle condition, tout est possible.