À trois contre un dans le final de la Route Bretonne, Malo Stevant a succombé devant le nombre face aux coureurs du VC Rouen 76 (voir classement). Le coureur de Dinan Sport Cycling était pourtant revenu dare-dare sur la tête dans l'avant-dernier tour mais des problèmes mécaniques ont eu raison de Florian Gaillard, son coéquipier dans le groupe de tête. La balance de l'équilibre des forces penchait alors encore plus du côté de la Conti fédérale. Dans l'emballage final, le vainqueur de la Ronde du Pays Basque a dû plier face à la vitesse de Florentin Lecamus-Lambert mais Malo Stevant retient aussi que la forme est au rendez-vous au début de la campagne des classiques bretonnes, comme il le raconte à DirectVelo.

DirectVelo : Est-ce que c'était un match Rouen-Dinan ?
Malo Stevant : On était quand même attendus et eux aussi. On savait que ça allait se jouer un peu au nombre. On sait qu'ils ont un très gros collectif depuis le début de la saison. Au Grand Prix d'Aix en Coupe de France, ils font encore 2e et plusieurs coureurs dans les 20. Là, je me retrouve à trois contre un, c'est un peu dommage. J'étais vraiment déçu à l'arrivée. J'aurais préféré soit un de moins, soit peut-être me retrouver face à un coureur plus jeune, parce que Florentin a beaucoup d'expérience.

« L'ULTIME ATTAQUE M'EST FATALE »

Quand tu étais encore dans le peloton derrière l'échappée de sept coureurs, tu pensais pouvoir revenir devant ?
J'ai pas mal douté à 3-4 tours, parce que je ne savais pas si on allait boucher 30 secondes. Je ne savais pas comment ceux de devant étaient physiquement. C'est peut-être là que j'ai lâché quelques cartouches, mais je me sentais encore bien à un tour de l'arrivée. Dans la dernière ligne droite, Florentin arrive avec beaucoup plus de vitesse et je n'ai pas pu y aller. Je suis resté à 10 mètres. C'est comme ça, c'est de l'apprentissage aussi, mine de rien.

C'était toi qui as fait le plus d'efforts pour boucher le trou pour rentrer sur la tête ?
Avec Jean-Louis (Le Ny), on ne savait pas trop ce qu'il fallait faire, parce qu'on en avait chacun un devant. C'est vrai qu'on s'attaquait aussi plusieurs fois. Puis il y a un moment où on a réussi à rentrer tous les deux devant. Je pense qu'on a fait autant d'efforts l'un que l'autre. Puis c'est vraiment le dernier passage dans la côte, où ils sont trois à basculer avec moi. Je me suis dit que ça allait être un peu compliqué. Ils attaquaient de derrière, mais à chaque fois, j'ai réussi à aller les chercher. C'est vraiment l'ultime attaque qui m'est fatale.

« ÇA Y EST, JE SAIS AUSSI JOUER AVEC LES MEILLEURS »

Est-ce que dans le peloton, le VC Rouen 76 est l'équipe qui fait peur ?
C'est clair depuis le début de saison. Déjà, ils avaient un bel effectif. Leurs dernières recrues ont aussi été plutôt costaudes. Ils ont beaucoup de gars d'expérience. Ils ont aussi beaucoup de jeunes mais très costauds. Sur leurs 15 coureurs, il y a vraiment du très gros niveau. De notre côté, nous avons une très bonne équipe cette année. On n'a pas forcément de gars au-dessus du reste du peloton mais on a vraiment un collectif. C'est aussi ce qu'il faut remarquer aujourd'hui. Je suis super content de mes collègues. Et puis, on sait aussi réagir quand voit la situation ne nous convient pas ou même quand ça nous convient.  C'est une très belle équipe. Je suis très content d'en faire partie.

Est-ce que ça a changé quelque chose pour toi de gagner rapidement dans ta saison ?
Surtout physiquement, je me sens vraiment très bien. C'est ma première année 100% vélo, donc je vois que ça paye aussi. Mentalement, je suis à 100%. Quand je prends le départ d'une course, c'est pour aller la gagner. De passer juste à côté, tout près de la maison, c'est limite plus une déception qu'une satisfaction alors qu'avant, j'aurais été super content. C'est vraiment la victoire que je visais. Je pense que mentalement, j'ai passé un palier à me dire que ça y est, je sais aussi jouer avec les meilleurs. C'est important aussi.