Tour de Côte d'Or - Et. 4 : Les réactions

Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek) s'est adjugé ce dimanche la 4e et dernière étape du Tour de Côte d'Or (Elite Nationale), courue sur 137.4 kilomètres entre Dijon et Saint-Jean-de-Losne. Le Belge devance l'Estonien Silver Schultz (Team Probikeshop Saint-Etienne Loire) et le Français Mathieu Fernandes (CC Etupes).
Merhawi Kudus (Centre Mondial du Cyclisme) remporte le classement général de la 10e édition. L'Erythréen succède au palmarès au Russe Kirill Pozdnyakov. Retrouvez ci-dessous les réactions recueilles par www.directvelo.com.

Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek)
Vainqueur de la 4e étape du Tour de Côte d’Or et 3e du classement général final
« La tactique était d’attaquer dès le départ. J’ai tenté ma chance dès le 1er GPM, mais Merhawi Kudus (Centre Mondial du Cyclisme) a fait l’effort. Ensuite, 8 coureurs sont partis. Je me suis dit que l’équipe du maillot jaune allait contrôler et que l’étape n’allait pas très attractive. Je suis donc sorti en contre. Quentin Bernier (SCO Dijon) m’a rejoint peu après. Nous avons à combler une différence de plus d’une minute. Ce fut très dur mais nous avons réussi à rentrer. J’ai cru à la victoire au classement général, Quentin Bernier avait un équipier et l’écart est monté à près de 3 minutes. Malheureusement, dans le circuit final, l’entente n’était pas optimale et tout le monde était fatigué. J’ai donc attaqué à la fin de l’avant-dernier tour. Je n’ai pas un gros démarrage, j’ai accéléré progressivement. J’ai préféré partir seul car c’était risqué d’attendre le sprint (il avait terminé 2e de la 2e étape au sprint, NDLR). Je ne connaissais pas les coureurs de l’échappée. Et puis, je suis un bon rouleur, j’ai remporté deux contre-la-montre cette année.
C’est ma 3e victoire en France cette année après la Gainsbarre et une étape du Tour du Piémont Vosgien. Au total, j’ai remporté 8 belles victoires. Mon objectif est de repasser professionnel. Je sais que ce ne sera pas évident vu que j’ai déjà 25 ans. En 2010 et 2011, j’étais professionnel au Team NetApp mais ce n’était pas une équipe pour moi. Je devais tout le temps rouler pour le sprinteur Eric Baumann. Je n’ai jamais trop pu jouer ma carte. »

Rudy Vandenheede (Directeur sportif de VL Technics-Abutriek)
« Au départ, j’ai dit à Dimitri de tenter le tout pour le tout. Quand j’ai vu qu’il ne pouvait plus viser le maillot jaune, je lui ai dit d’attaquer au niveau du pont juste avant le dernier tour.  Il a démontré qu’il était le plus fort sur cette étape mais ça n’a pas été suffisant pour récupérer le maillot de leader. Merhawki Kudus (Centre Mondial du Cyclisme) était le plus fort sur l’ensemble de la course et particulièrement dans les montées. C’est d’ailleurs lui qui a fait le plus gros du travail sur le final.
Le bilan est satisfaisant, nous avons remporté une étape, c’est la 22e victoire de l’équipe cette saison. Brecht Dhaene a bien été présent. Tom Bosmans s’est souvent montré aux avant-postes, c’est un talent et le grand espoir de l’équipe pour les années à venir.
Dimanche prochain, nous avons un gros rendez-vous avec le contre-la-montre par équipe qui sera la 7e manche de la Top Competition. Edward Theuns sera un élément important aux côtés de Dimitri Claeys et Brecht Dhaene. Ensuite, dès le lendemain, nous avons le Tour de Liège durant 5 jours qui est aussi important. »

Merhawi Kudus (Centre Mondial du Cyclisme)
26e de l’étape et vainqueur du Tour de Côte d’Or
« Dans la première montée, je surveillais mes plus dangereux adversaires. Après, l’échappée est parti. Quand Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek) et Quentin Bernier (SCO Dijon) sont sortis en contre, je ne me suis pas affolé. Au bout de 40 kilomètres, j’ai vu qu’il y avait plus d’1’30 d’écart, j’ai compris que c’était très dangereux. Mes coéquipiers ont fait le forcing et ont créé une bordure. Ce fut très difficile de réduire l’écart, j’étais bien sûr un peu nerveux. Dans les derniers kilomètres, j’ai aidé mes coéquipiers qui ont abattu un gros travail tout au long de la course. Ils ont été très forts.
Après mon premier succès en Europe lors de la 1ère étape, voilà que je remporte le classement général de cette course par étapes. Je suis très content !
Prochainement, je vais disputer une course d’un jour en Italie. Après, je serai au Tour de Leon en Espagne. Puis, je vais repérer toutes les étapes du Tour de l’Avenir avec mon équipe. Le Tour de l’Avenir sera un gros objectif. J’espère récupérer le maximum de points à la Coupe des Nations pour qu’on soit 6 Erythréens aux Championnats du Monde. Le parcours de ces Championnats est assez dur cette année paraît-il. Je viserai une place sur le podium. »

Jean-Jacques Henry (Directeur sportif du Centre Mondial du Cyclisme)
« Mes coureurs ont commis une erreur en laissant partir Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek) et Quentin Bernier (SCO Dijon). Je suis allé les voir pour leur dire de les rattraper. Ils m’ont dit : « Non, y’a pas de soucis, on gère ! ». Finalement, ce fut plus dur que ce qu’ils pensaient. Ils ont eu mal aux jambes, mais c’est une bonne chose, ça leur apporte de l’expérience. Les quatre coéquipiers de Merhawi sont de bons rouleurs, ils ont réussi à rétablir la situation.
C’est mon premier succès sur une course par étapes en France depuis que je dirige le centre Mondial du Cyclisme (il est arrivé il y a 1 an et demi en remplacement de Michel Thèze, NDLR). J’avais déjà remporté le Tour d’Azerbaïdjan l’an passé avec Youcef Reguigui, aujourd’hui pro chez MTN-Qhubeka.
Plus que la victoire, ce qui m’importe, c’est qu’ils apprennent déjà quelque chose, la tactique surtout mais aussi la technique. Ce que j’ai aimé par exemple concernant Merhawi, c’est qu’il a compris plein de choses tactiquement depuis qu’il est arrivé en mars, il arrive à exploiter le terrain avec ses capacités et à jauger ses adversaires. Le but est qu’il apprenne à devenir autonome. Avant la 3e étape, par exemple, je lui ai exposé deux schémas de course et c’est ensuite à lui de décider ce qu’il doit faire. »

Quentin Bernier (SCO Dijon)
10e de l’étape et 5e du classement général final
« Quand Dimitri Claeys (VL Technichs-Abutriek) est parti en contre, je ne l’ai pas vu. C’est seulement quand j’ai attaqué que j’ai aperçu qu’il était intercalé. Initialement, l’objectif était de durcir la course. Je ne pensais pas sortir seul, mais il fallait continuer quand même. Puis, j’ai rejoint Dimitri Claeys (VL Technichs-Abutriek). Au début, on a plafonné mais dans le dernier GPM au km 50, on a bien bouché le trou. Nous sommes rentrés peu de temps après. Tout de suite, l’entente a été bonne. Elle l’a été jusqu’au moment où il a été annoncé qu’on avait 2’30 – 3’ d’avance. Ensuite, ça s’est un peu moins bien entendu dans le circuit final. C’était dur de remettre en route, tout le monde était un peu cuit. Le Centre Mondial du Cyclisme a été aidé par quelques équipes sur la fin. 8 coureurs entamés contre plusieurs équipes, cela complique les choses. Je suis un peu déçu quand même. Sur la fin, j’avais surtout peur que Guillaume Barillot perde sa 2e place au classement général. Heureusement, il la garde pour 1 seconde, c’est une belle récompense pour lui et pour l’équipe. De mon côté, contrairement au Tour du Pays Roannais, j’ai réussi à bien enchaîner les différentes étapes. »

Melvin Rullière (SCO Dijon)
4e de l’étape et 34e du classement général final
« Peu après le dernier GPM, dans le faux-plat descendant vers Villecomte, un coureur de Toucy a accéléré. Nous nous sommes retrouvés à 5. Nous n’avions que 25 secondes d’avance, puis trois coureurs sont rentrés. Après, on a vraiment attendu le retour du deuxième contre avec mon coéquipier Quentin Bernier. Si nous n’avions pas ralenti, lui et Dimitri Claeys (VL Technichs-Abutriek) ne seraient jamais revenus. Ensuite, nous avons tout donné pour que l’écart grandisse. Nous avons peut-être manqué un peu de maturité en n’en gardant pas sous la pédale, contrairement à Dimitri Claeys (VL Technichs-Abutriek). A deux reprises déjà, ce dernier avait réussi à prendre 20 mètres et j’ai dû boucher le trou pour Quentin. Lors de sa troisième accélération, je voulais aller le chercher mais Quentin m’a dit de ralentir. Au final, même si on a couru pour la gagne, on perd sur les deux tableaux, aussi bien pour le général que pour l’étape, c’est un peu décevant. De toute façon, je devais aider l’équipe car nous avions des coureurs placés au général. J’ai beaucoup travaillé pour Quentin mais je sais qu’il me rendra la pareille. »

Sébastien Grédy (Directeur sportif du SCO Dijon)
« Au départ, la consigne était de tenter un coup de bordure au km 30. Ils ont essayé mais le vent ne correspondait pas. J’aurais plus pensé à un coup de bordure qu’à une échappée. Quand celle-ci est partie, je ne pensais pas que Quentin allait rentrer. Melvin a bien joué le coup en l’attendant. L’écart est monté jusqu’à 2’40. Toute l’équipe du Centre Mondial du Cyclisme a roulé jusqu’au circuit final et d’autres équipes ont roulé avec eux, tandis qu’à l’avant, ça roulait un peu moins. Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek) est costaud, il me faisait peur et ça s’est vérifié. Nous jouions le général. Il était ensuite trop tard pour penser à l’étape. Melvin s’est sacrifié. En tout cas, mes coureurs ont tout tenté. Ils ont été offensifs, le bilan est complètement positif même s’il n’y a pas de victoire en fin de compte. Depuis trois mois, les gars ont bien compris le message. »

Adrien Guillonnet (VC Toucy)
6e de l’étape, 17e du classement général final et vainqueur du maillot des rushs
« Dans le premier GPM, j’ai tenté 4 ou 5 fois de sortir. Depuis le départ de la course, je me sentais bien et je ratais à chaque fois la bonne échappée, ça m’énervait et ça me démangeait ! La veille, je finis dans un groupe juste derrière Frédéric Talpin (VC Caladois) et Quentin Bernier (SCO Dijon). Si j’avais été devant, ça aurait changé la donne. C’est pourquoi aujourd’hui, je voulais absolument être devant.
Benjamin Pascual savait qu’il fallait attaquer dans la partie descendante après le premier GPM. Il est sorti avec Jérémy Cabot. Derrière, j’ai suivi un coup en contre. Mes coéquipiers m’ont attendu. Je n’étais pas trop mal placé au classement général, donc je pouvais espérer remonter quand l’écart a grimpé. Dans le final, le peloton est revenu fort. Pour l’étape, Dimitri Claeys (VL Technics-Abutriek) était trop fort, nous étions à bloc avec Benjamin et Jérémy.
Au final, je récupère quand même le maillot vert des rushs. J’avais déjà récolté quelques points hier après-midi, je savais donc que je pouvais le récupérer aujourd’hui. C’est un peu paradoxal pour moi car je ne suis pas un sprinteur mais plutôt un grimpeur. »

Crédit Photo : Christian Cosserat - www.directvelo.com
 

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