Mondial : Le parcours pas si difficile ?
Le parcours des Championnats du Monde 2013 devait être du cousu main pour les grimpeurs. Le circuit dessiné autour de Florence (Italie) a pourtant permis à deux sprinters, Sondre Enger (Norvège) et Caleb Ewan (Australie), de prendre les places de 3e et 4e, derrière les puncheurs Matej Mohoric (Slovénie) et Louis Meintjes (Afrique du Sud). Et que dire de la présence aux avant-postes d'un tout-terrain comme le Néerlandais Dylan van Baarle (7e), pas spécialement connu pour ses qualités dans les ascensions ?
Les concurrents, eux, confirment que le parcours était sélectif. "C'était très dur, autant que ce qui était annoncé. La preuve en est, j’ai fini complètement vidé, et c’était le cas de tous les autres coureurs", explique Flavien Dassonville (France) à DirectVelo.com.
Le Champion du Monde souligne qu'il lui a fallu des aptitudes de grimpeur pour s'imposer : "Je savais que le parcours me convenait bien. [...] Sur le Tour de l'Avenir j'étais parmi les meilleurs dans les montées."
LA CHALEUR BLOQUE LA COURSE
A Florence, le circuit final, long de 16,6 km, est rehaussé de trois ascensions : le Fusole (4,37 km à 5,2%), la Via Salviati (600m à 10,2% de moyenne, maximum à 16%) et enfin un dernier raidard à Ponte Rosso (200m à 10%).
En réalité, les hommes rapides bien placés à l'arrivée ont surtout profité des conditions de course.
"Les attaques étaient limitées aujourd'hui, avec une chaleur lourde de 35°C chaque concurrent ne pouvait tirer qu'une seule cartouche", estime l'entraîneur de l'Equipe de France, Pierre-Yves Chatelon.
"Sur un Championnat du Monde, tous les coureurs sont à 100% de leurs capacités physiques, analyse Flavien Dassonville. La plupart de ceux qui ont terminé aux premières places seront pros l'an prochain. Alors ce n’est pas évident de lâcher ce type de coureurs dans les bosses. Même s’ils sont réputés avant tout sprinters."
CALEB EWAN, PAS N'IMPORTE QUI
Le Champion de France Espoirs estime avoir eu assez de côtes pour s'exprimer : "Si le parcours avait été encore plus dur, le scénario de course aurait été malgré tout le même."
Enfin, la présence de Sondre Enger et de Caleb Ewan dans le Top 4 en dit plus long sur la résistance de ces derniers dans les ascensions que dans le côté "accessible" du parcours. "Ewan, on savait qu'il faudrait le lâcher aujourd'hui", convient l'entraîneur national. Clément Chevrier ajoute : "Caleb était très fort dans la dernière ascension, puisqu'il lâche des grimpeurs et bascule avec seulement 16 secondes de retard sur Mohoric. On savait qu'il grimpe bien, on l'avait déjà vu à l’œuvre sur des classiques italiennes en début de saison." Le sprinter de 19 ans s'est également révélé le dernier jour du Tour de l'Avenir dans une échappée en haute montagne, et ce alors qu'il était pris d'un refroidissement.
"Chez les pros, pas de doute que le circuit fera mal dimanche", conclut Pierre-Yves Chatelon.
Certes, les sprinters les plus légers pourront cette fois encore garder le contact. Mais les puncheurs et les grimpeurs pourront profiter du terrain, un peu plus sûrement que l'an passé à Valkenburg (Pays-Bas) ou que l'an prochain à Ponferrada (Espagne), et beaucoup plus facilement qu'en 2015 (Richmond, Etats-Unis) et 2016 (Doha, Qatar).
Crédit Photo : www.toscana2013.it