Néo-pros : Le bilan de Maxime Daniel
Engagé avec la formation Sojasun jusqu’à fin 2014, Maxime Daniel a dû trouver une solution de rechange suite à l’arrêt de l’équipe française. A 22 ans, le voilà bientôt membre d’AG2R La Mondiale et ce pour une durée de trois ans. "J’avais contacté plusieurs équipes mais AG2R La Mondiale était vraiment ma priorité, l’équipe dans laquelle j’avais le plus envie de courir." Une aubaine donc pour un coureur qui aura tout le temps de faire ses gammes dans le monde du WorldTour en 2014, avant de prétendre à plus de responsabilités dès l’année suivante. C’est ce que le Breton a expliqué à www.directvelo.com.
« J’ai beaucoup stressé entre l’annonce de l’arrêt de Sojasun et ma signature pour AG2R La Mondiale. Tant que je n’avais pas le contrat sous les yeux et le crayon à la main, je considérais que rien n’était fait. Avoir signé était un énorme soulagement. Je suis quand même déçu que l’équipe Sojasun mette la clef sous la porte. C’était une équipe familiale et ça me fait de la peine de voir certains coureurs de l’équipe retourner chez les amateurs ou être contraints d’arrêter leur carrière. J’aurais été dégoûté de devoir moi-même retourner chez les amateurs dans ces conditions alors que j’avais un contrat pour 2014. Heureusement, me voilà donc membre d’AG2R La Mondiale, qui plus est pour trois ans. Ce long contrat va me permettre de faire mes gammes l’an prochain, de découvrir les courses WorldTour sans trop de pression. Je sais que je risque de vivre quelques galères (rires). C’est une bonne chose. J’aurai plus de caisse et donc plus d’ambitions à partir de 2015, même si je ne compte pas me promener pour autant l’année prochaine. Si je peux aller chercher quelques résultats, je ne vais pas me gêner.
« DEVENIR UNE PIECE MAITRESSE DE L’EQUIPE »
J’avais contacté plusieurs équipes mais AG2R La Mondiale était vraiment ma priorité, l’équipe dans laquelle j’avais le plus envie de courir. Je devrais pouvoir m’exprimer sans être barré par d’autres jeunes sprinteurs talentueux comme chez Europcar ou FDJ. Avec AG2R La Mondiale, je pourrai en revanche m’appuyer sur l’expérience de Samuel Dumoulin ou Yauheni Hutarovich. A plus long terme, j’espère pouvoir devenir une pièce maîtresse de l’équipe dans les arrivées massives. Je pense que je suis capable de briller sur des courses comme les manches de la Coupe de France et ce dès 2014. J’aurai sûrement ma carte à jouer sur certaines épreuves. A l’inverse, je sais qu’il faudra travailler pour Samuel Dumoulin et d’autres coureurs sur les plus grosses courses du calendrier mais c’est un travail que je ferai avec plaisir. Je ne sais pas encore de quoi mon calendrier sera fait. J’en saurai déjà plus la semaine prochaine avec le premier stage de l’équipe dans la région de Chambéry. Il y a de grandes chances pour que j’attaque sur le Tour Down Under en Australie ou le Tour de San Luis en Argentine. J’aimerai bien découvrir les classiques belges au mois d’avril, à condition que les dirigeants me sentent capable d’être de la partie. Mon calendrier sera forcément plus riche qu’il n’a pu l’être cette saison avec Sojasun.
« J’AI LONGTEMPS FAIT UN COMPLEXE D’INFERIORITE »
Je pense être capable de rivaliser avec les meilleurs sprinteurs français. Depuis les catégories de jeunes, j’ai toujours mis plus de temps que les autres à m’adapter au changement. Et pourtant, j’ai rapidement digéré mon arrivée chez les pros alors que j’appréhendais un peu mes débuts l’hiver dernier. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs podiums l’an passé et d’aller décrocher une victoire sur le Tour du Portugal. Alors il n’y a aucune raison que je stagne l’an prochain. Je dois pouvoir faire encore mieux. J’ai longtemps fait un complexe d’infériorité mais désormais je sais que je peux choper Bouhanni, Coquard ou Démare sur la ligne d’arrivée (rires). Je l’ai compris dès le mois de février dernier en terminant 3e d’étape sur le Tour Méditerranéen (battu par André Greipel, NDLR). J’ai les moyens de faire de belles choses et je veux pouvoir regoûter à la victoire rapidement. De plus cette année j’ai eu la confirmation que la plupart des courses se terminent au sprint chez les pros. C’est une chance pour moi. Avec ma pointe de vitesse, j’ai forcément plus de possibilités tout au long de l’année que d’autres coureurs qui n’ont pas cette chance d’aller vite dans les emballages massifs.
« GAGNER EN TANT QUE NEO-PRO N’EST PAS COMMUN »
Etre plus confiant en mes capacités de faire des résultats me permet d’aborder l’hiver plus sereinement que l’an dernier. Je sais ce qui m’attend désormais. A côté de ça je me dois de relativiser car je n’ai rien fait d’exceptionnel non plus. Je suis évidemment très attaché à cette victoire au Portugal car gagner en tant que néo-pro n’est pas commun. En tout cas en temps normal car depuis deux ans maintenant, avec des gars comme Arnaud Démare, Bryan Coquard ou Warren Barguil, il faut refaire les statistiques (rires). Je suis heureux d’avoir pu mettre au fond dès ma première saison et le fait que des gars comme Warren Barguil monopolisent l’attention des médias est une autre bonne chose pour moi. Je suis beaucoup moins sollicité que les gars précédemment cités. Ça me permet de faire mon petit bonhomme de chemin, sans bruit et surtout sans pression. »
Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com