Mais où s'engagera Miguel Angel Lopez en 2015 ? Le lauréat du Tour de l'Avenir, qui s'est offert en prime deux étapes et le maillot à pois, confie à DirectVelo : "Je veux rester avec Colombia". D'un geste, il désigne le bus de l'équipe Continentale Pro, qui a abrité pendante toute la semaine le Tour de l'Avenir. "C'est une bonne intention, mais il n'a toujours rien signé", tempère le manager de la structure basée en Italie, Claudio Corti, qui a suivi les trois dernières étapes.

 

DirectVelo.com : Miguel Angel Lopez a impressionné tous ses adversaires et tous les observateurs de ce Tour de l'Avenir. Et vous ?

Claudio Corti : Il est très fort en effet et il a bien maîtrisé la course. Pour moi, il s'agit d'un coureur hors catégorie. Sa structure musculaire est bien dessinée et il a déjà de bonnes références à son palmarès. J'ai entendu parler de lui dès 2013, quand il a commencé à gagner des contre-la-montres en bosse. Il est clair que je voudrais travailler avec lui l'année prochaine.

 

Etes-vous liés par un contrat ?

Pas encore. Il semble que sa volonté soit de courir chez Colombia et je m'en réjouis. Mais il est très sollicité pour 2015. Nous devons donc trouver un accord. Je lui ai déjà fait une proposition au mois de mars. Je pense qu'il peut progresser chez nous parce qu'à 20 ans, il est encore trop jeune pour le WorldTour. Tu ne peux pas faire de programme vraiment allégé quand tu roules pour une équipe WorldTour. Chez nous, si. On peut même lui faire faire un grand tour ou une partie d'un grand tour dès l'an prochain, selon son état de forme et la difficulté du parcours. Mais la priorité est de protéger Lopez. Ça tombe bien : le but de mon projet n'est pas de gagner des courses mais d'aider le cyclisme colombien à grandir.

 

Ce triomphe sur le Tour de l'Avenir peut-il accentuer la percée du cyclisme colombien ?

Oui, certainement. Le retentissement sera encore plus populaire qu'avec les dernières performances sur le Tour de l'Avenir [Esteban Chaves 1er en 2011, Juan Chamorro 2e en 2012, NDLR]. Car cette année, nous avons une véritable sélection nationale et non pas une équipe de marque qui porte le maillot colombien [l'équipe 4-72 Colombia, qui représentait le pays jusqu'à présent, s'est brouillée avec la fédération – lire ici]. Lopez est l'un des jeunes grands talents sur lesquels nous comptons tous. La Colombie obtient de beaux résultats, garantis par le passeport biologique. Aujourd'hui, les coureurs colombiens sont véritablement crédibles.

Crédit photo : James Startt - Agence Zoom