Courses au Soleil : 35 ans entre les nuages

Pour le cyclisme amateur aussi, le soleil se levait à l'Est (des Pyrénées). Pendant 35 ans, les Courses au Soleil ont marqué la reprise du calendrier pour les Séniors, les Juniors et même les pros en quelques occasions, entre mer et montagne, entre France et Espagne. « Ce Sud, si éloigné des bases cyclistes traditionnelles, peut ainsi rayonner à certains moments de la saison », se réjouit Claude Soubielle, le maître d'ouvrage, dans un livre qui restitue un climat pas seulement célèbre pour sa lumière mais aussi pour son vent (la tramontane, qui donne son nom à l'une des épreuves), les chutes de neige, de grêle voire de pierres le long des falaises...

Yann Guyot, futur vainqueur du Challenge DirectVelo, restera ainsi le dernier vainqueur d'une série qui devait renaître ce week-end sous le nom de « Février Catalan », avec un statut cyclosportif en guise de compromis (lire ici). L'annulation du projet referme l'album d'un coup sec. Entre le 8 mars 1980 et le 16 février 2014, ce sont pas moins de 201 épreuves qui ont mis aux prises 31000 participants. Chaque édition fait l'objet d'un résumé avec classement et photos - elles sont 800, en noir et blanc, pour la postérité.

Charme du cyclisme amateur, le récit mêle les vieux briscards (Jean-François Laffilé, lauréat à sept reprises) et les futurs champions (Philippe Gilbert est signalé aux avant-postes en 2002). Quelques professionnels aussi, tels Laurent Fignon et Stephen Roche. Charme des anthologies : les dominations collectives se font et se succèdent, des mythiques clubs parisiens dans les années 80 au CC Etupes, intraitable dans les années 90. Plus récemment résonnent encore les doublés et triplés du CC Nogent-sur-Oise, du VC La Pomme Marseille et de l'Armée de Terre.

Pas de nostalgie dans l'encre, mais ce livre raconte malgré lui la fin d'une époque dorée pour le vélo amateur. Jacques Anquetil y est invité d'honneur, Federico Bahamontes directeur de course. Epoque des dangers et des possibles. En 1983, l'organisateur se heurte – déjà – aux tracas administratifs. Alors que le peloton franchit la frontière en direction de Figueres, les douaniers considèrent les vélos des coureurs comme une simple marchandise (l'Espagne, à l'époque, ne fait pas encore partie du marché commun) :  si elle entre sur le territoire sans payer de taxe, elle doit obligatoirement en ressortir le lendemain. Ce qui était évidemment prévu avec une épreuve dans le sens retour. Pour plus de garantie, il faut quand même que l’organisateur « hypothèque sa maison au cas où les vélos resteraient en Espagne »...

1980-2014 : 35 ans de Courses au Soleil, par Claude Soubielle
224 pages
20€ port compris
Commander à C. Soubielle – 36, avenue des Albères – 66170 Millas (ou  par courriel : velosoleil @ voila.fr sans espace).

Crédit photo : sportimagen.com
 

Mots-clés