Météo : Statu quo en Elite Nationale et classe 2
L’UCI a mis en place son protocole qui, face à des conditions météo extrêmes -vent violent ou neige par exemple- permet à l’organisateur de prendre des mesures allant jusqu’à l’annulation de la course (lire ici). Ce protocole est entré en application sur les courses WorldTour et Hors-Classe. Si l’UCI le recommande aux épreuves d’un niveau inférieur, la FFC, par la voie de son Vice-président Michel Bergeat a indiqué à DirectVelo qu’elle "n’était pas informée officiellement sur ce protocole et, qu’elle (la FFC) prendra position conformément à la réglementation UCI".
« NOUS N’AVONS PAS VOCATION A ENVOYER LES COUREURS A L’HOPITAL »
Dans les faits, pas de changements pour cette nouvelle saison. Les organisateurs restent les décisionnaires de la tenue ou de l’arrêt, voir de l’annulation d’une course. Pour Denis Villemagne, organisateur du GP de Saint-Etienne (Elite Nationale), la décision doit découler du "bon sens". "Nous n’avons pas vocation à envoyer des coureurs à l’hôpital. Je pense que nous sommes capables de prendre une décision collégialement. En concertation avec les coureurs, les directeurs sportifs et les commissaires". Même son de cloche pour Arnaud Anquetil, organisateur du Tour de Normandie (2.2). "Il faut rester dans l’humain. En tout cas pour l’instant, je n’ai pas reçu de consigne de l’UCI", complète-t-il.
UN APPEL AU "BON SENS"
L'application de ce protocole sur Tirreno-Adriatico a conduit à l’annulation de la 5e étape. RCS Sport qui organise l’épreuve a pris sa décision la veille de la course en se fiant aux prévisions météorologiques. Or, le jour même, la montée vers Monte San Vicino apparaissait praticable. Vincenzo Nibali très irrité par cette décision avait réagi sur les réseaux sociaux : "le bon sens prévaut toujours, désolé pour les personnes qui aiment ce sport". Il a même prévenu qu’il pourrait remettre en cause sa participation au Giro s’il n’obtenait pas de garanties concernant la tenue des étapes.
UNE DECISION QUI DOIT ETRE PRISE DANS L’URGENCE
Comme Nibali, les organisateurs français pointent du doigt le caractère imprévisible d’une annulation. "La décision ne peut être prise que dans l’urgence. Juste avant le départ", avance Denis Villemagne. "Ou pendant la course comme sur Paris-Nice où les coureurs ne pouvaient plus continuer. En Normandie, il m’est déjà arrivé de voir tomber la neige le matin et plus rien l’après-midi !", poursuit Arnaud Anquetil.
Finalement, le talon d'achille de ce protocole, c'est peut-être l'absence de règles précises. "On reste dans de l’interprétation, estime l’organisateur du GP Saint-Etienne qui peut se tenir sous des températures très froides. On dit température extrême mais alors pourquoi ne pas dire en dessus ou en dessous de tant de degrés, on ne court pas. De même pour le vent".
En 2016, les courses françaises devraient avoir lieu selon les règles immuables des forçats de la route. Comme de coutume, les coureurs sortiront gants, sur-chaussures, et cache-cols pour affronter les derniers soubresauts de l’hiver. Avant de transpirer, maillot ouvert, sous la canicule estivale.