Bjorg Lambrecht « a déjà beaucoup de métier »

Crédit photo DR

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Pour sa première saison chez les Espoirs, Bjorg Lambrecht a résisté à tous et à tout pour s'adjuger dimanche la Ronde de l'Isard, une victoire d'étape et trois maillots distinctifs (le vert, les pois rouges et le bleu du meilleur jeune) -voir les classements-. La montagne, les fortes chaleurs (samedi), la pluie glaciale (dimanche), l'adversité, la pression d'être leader... Dirk Aernouts, son directeur sportif chez Lotto-Soudal U23, revient pour DirectVelo sur cette performance et sur la personnalité du jeune grimpeur.

DirectVelo : Etes-vous surpris par la victoire de Bjorg Lambrecht, à peine 19 ans, au classement général de la Ronde de l'Isard ?
Dirk Aernouts : Oui. Nous savions qu'il était capable de bien marcher, il avait déjà des références sur des épreuves vallonnées, en particulier le Tour du Valromey. Il faisait partie de nos coureurs protégés [Bjorg Lambrecht affirme pour sa part qu'il n'y avait qu'un leader au départ, Steff Cras, et qu'il devait se mettre à son service, NDLR]. Mais nous ne l'attendions pas pour gagner le classement général. Son succès sur la première étape était déjà une surprise. Puis, au fil des jours, Bjorg n'a cessé de nous étonner. Il a fait preuve d'un solide potentiel mais surtout d'une grande maîtrise.

Il a d'autant bien joué son coup que, le dernier jour, il a failli perdre son maillot jaune ?
C'est vrai, nous avons été en danger. Dans la montée finale du Col de la Core, Léo Vincent a pris 40 secondes d'avance, alors qu'il était placé troisième au classement. Deux kilomètres avant le sommet, c'est Mathias Le Turnier, le deuxième, qui lâche Bjorg. A ce stade, nous perdions deux places sur le podium. Mais Bjorg a fait une descente incroyable. Il a risqué sa vie au moins dix fois ! [rires]

« IL N'EST PAS QUE GRIMPEUR »

Quand il est revenu sur ses adversaires, il les a attaqués ?
C'était comme pour leur dire : "Je suis là ! Ne recommencez pas ça avec moi !" Il a certainement pris un avantage psychologique à ce moment et la victoire était assurée. C'est extraordinaire : il est jeune mais il a déjà beaucoup de métier, comme un coureur trois ans plus vieux, qui connaît déjà toutes les ficelles des courses à étapes Espoirs.

Réputé polyvalent, doit-il maintenant se consacrer aux épreuves de montagne ?
Certainement. Il a montré qu'il grimpait et c'est une qualité à travailler. Mais il n'est pas que grimpeur. A l'aise sur tous les terrains, c'est un excellent profil. S'il doit faire des choix, à terme, il peut viser les classiques vallonnées ou les épreuves par étapes.

Doit-il passer pro en 2017 ?
Je ne crois pas. Il lui faut encore progresser et s'affirmer sur des épreuves hors-catégorie Espoirs, par exemple au Tour du Val d'Aoste ou au Tour Alsace. Il ne doit plus seulement être le meilleur chez les jeunes, mais le meilleur tout court. Il en est capable, mais ça prend du temps. C'est là juste mon avis. La décision finale lui appartient.

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