Le course d'équipe a été parfaite. Bjorg Lambrecht et Harm Vanhoucke s'y sont mis à deux pour rentrer sur le duo de tête dans la dernière bosse, puis ont attaqué chacun leur tour dans le final. Les deux belges ont maitrisé parfaitement le final dimanche du Piccolo Giro di Lombardia. Le tandem est presque inséparable et animé par la même envie dès que la route s'élève mais leurs accélérations sur les pentes de la Madonna del Ghisallo d'abord puis dans les rues d'Oggiono, lieu d'arrivée près de Lecco, ont offert à Lotto-Soudal U23 une nouvelle victoire de prestige. DirectVelo s'est entretenu avec Harm Vanhoucke, qui a décroché sur les routes lombardes le second (et dernier) succès de sa saison après une étape au Tour de Savoie Mont-Blanc.

DirectVelo : Quelle course de folie !
Harm Vanhoucke : Du début à la fin, ça a roulé ! Le parcours était plus simple que pour les pros, puisque le premier col, la Madonna del Ghisallo, n'était escaladé qu'après une centaine de bornes. Mais personne ne contrôlait donc il fallait rester attentif. Nous sommes partis avec Bjorg dans un gros groupe d'échappée.

Jusqu'à la Marconaga di Ello, la dernière bosse de la journée à une dizaine de bornes de la ligne, vous avez trimé...
Frankiny et Ravasi étaient sortis de notre groupe donc nous avons dû rouler à bloc pour rentrer. On les a repris juste avant la descente, ce qui n'était pas idéal mais j'ai pu récupérer. Alors Bjorg a attaqué à deux bornes de l'arrivée, puis j'ai contré sous la flamme rouge, dans un faux-plat montant sans jamais être repris.

« CERTAIN QUE BJORG ETAIT HEUREUX POUR MOI »

Avec Bjorg, votre duo semble fonctionner parfaitement...
Oui, nous disputons les mêmes courses, partons ensemble en stage avec l'équipe nationale,... On s'entend vraiment bien ! Dans une situation comme en Lombardie, on hésite pas à partager nos sensations pour voir quelle carte jouer. Si j'avais été repris, j'aurais lancé le sprint pour lui et je suis certain qu'il était heureux de me voir gagner !

Plutôt une victoire d'étape au Tour de Savoie Mont-Blanc ou un mini-Tour de Lombardie ?
C'est compliqué. Même si le Giro di Lombardia est sans doute plus prestigieux car il est associé à l'histoire des professionnels. Je suis en tout cas très heureux de gagner car depuis le Tour de l'Avenir, j'en avais fait un objectif. Sans pour autant me braquer sur la victoire.

Depuis le Tour de l'Avenir, tu as peu couru...
Je préfère cette approche. Chez les Juniors, tu cours chaque semaine mais chez les Espoirs tu peux commencer à préparer certaines échéances. Je m'entraine volontiers seul pendant plusieurs heures, donc je n'ai aucun problème à m'éloigner des courses plusieurs semaines. Cela permet d'ailleurs de changer d'air, d'esprit, de s'éloigner de ses adversaires et de débarquer au top sur ses objectifs.

UN PUR GRIMPEUR

Tu t'es mis en évidence de Tour de Savoie Mont-Blanc, au Tour de l'Avenir et maintenant sur une classique. Qu'est ce que tu préfères ?
Je préfère les courses par étapes dans les cols. D'abord car ma récupération est excellente de jour en jour. Ensuite car la gestion de la pression est différente, plus facile sur un Tour. Et enfin, parce que je gère mieux les longs efforts dans les cols que les accélérations et les pics d'intensité qu'exigent les ascensions plus ardennaises.

Tu réalises une très bonne première année chez les Espoirs, le plus dur est à venir ?
C'est vrai que je serai attendu au tournant. J'espérais accrocher les meilleurs grimpeurs, je parviens parfois à gagner alors il va falloir confirmer. Mais je suis persuadé que si je travaille comme cette année, les résultats viendront d'eux-mêmes. Ça va le faire !

En gardant le même programme, axé sur les tours en France ?
Forcément, la Ronde de l'Isard, le Tour de Savoie Mont-Blanc et le Tour de l'Avenir constituent les plus grandes échéances. Mais je voudrais aussi découvrir les classiques belges d'un jour, comme Liège-Bastogne-Liège et la Flèche Ardennaise que j'ai manquées cette année.