Marc Sarreau : « Montrer que je sais gagner »
Marc Sarreau s'est imposé à Poitiers sur la dernière étape du Tour du Poitou-Charentes. Le coureur de la FDJ récolte ainsi son deuxième bouquet chez les pros, deux ans après le premier, déjà sur le Tour du Poitou-Charentes. Le sprinteur de 24 ans voit dans cette victoire, le moyen de mériter la confiance de son équipe.
DirectVelo : Comment s'est déroulé ce sprint ?
Marc Sarreau : Je gagne devant Viviani, l'un des plus grands sprinteurs mondiaux. Il a encore gagné à Hambourg, il est en forme. Il a été bien aidé dans le final par les Sky. Je gagne sur la giclette même si je suis resté dans sa roue avec le vent de face.
Etais-tu confiant avant cette dernière étape ?
J'y croyais car tout est possible dans un sprint. En plus, les jambes sont bonnes depuis ma reprise fin-juillet. J'avais terminé quatrième du premier sprint, c'était déjà satisfaisant. J'ai chuté dans la demi-étape de jeudi et je termine par une victoire. L'équipe m'a protégé dès le premier jour même si, aujourd'hui, sur la fin, tout le monde était isolé car il y a eu beaucoup de course pendant l'étape.
Dans une équipe avec plusieurs sprinteurs, c'est difficile de faire sa place ?
Oui, surtout que mon programme est souvent lié à celui d'Arnaud [Démare NDLR] pour l'aider. C'est un travail très plaisant mais je suis encore jeune et j'aimerais aussi avoir ma chance. Je suis content que l'équipe me donne ma chance sur ce Tour du Poitou-Charentes. C'est donc important de montrer que je suis capable de gagner pour qu'on me fasse confiance plus souvent.
« NE PAS AVOIR DE REGRETS A 30 ANS »
Pour ta troisième année chez les pros, tu sens que c'est le moment de faire tes preuves ?
Quand j'ai ressigné à la FDJ l'an dernier, j'ai demandé à avoir ma chance. Je vais avoir 25 ans l'an prochain, c'est le moment de savoir si je me destine à une carrière de poisson-pilote ou de sprinteur. Je n'ai pas envie de me dire quand j'aurai 30 ans, "j'aurais peut-être pu gagner des courses". Je veux tenter ma chance maintenant pour ne pas avoir de regrets plus tard.
Qu'est-ce que peut changer cette victoire vis à vis de l'équipe ?
C'est bon pour la confiance des coéquipiers. Quand on roule pour Arnaud, on roule tous à 200% car on sait qu'il est capable de gagner un Milan-San Remo. Si je gagne des courses, mes coéquipiers seront incités à donner un petit peu plus.
« CHEZ LES PROS ON PEUT PROGRESSER SANS GAGNER »
Qu'est-ce que t'apporte ton travail pour Arnaud Démare ?
J'aime bien travailler pour Arnaud. Avec lui, je fais de grandes courses. Même si je ne sprinte pas, je suis présent dans le final des courses, je vois le déroulement du sprint et ça me sert pour les courses où je sprinte pour moi.
Dans quel domaine as-tu progressé depuis ta première victoire sur le "TPC", il y a deux ans ?
J'ai plus de force pour arriver plus juteux sur les sprints. Je suis aussi plus calme, j'analyse mieux les situations. Je produis un effort plus continu, moins saccadé. Avant, je freinais et je relançais sans arrêt.
La victoire, c'est ce qu'il te manquait cette saison ?
L'an dernier, c'était la première fois de ma carrière que je ne gagnais pas une course de la saison, depuis que je fais du vélo ! Chez les Amateurs, je gagnais toujours quelques courses mais chez les pros, on peut heureusement progresser sans gagner. Cette victoire n'a rien à voir avec ma première gagne chez les pros. Elle arrive à la fin d'une course par étapes, sur une distance plus longue, plus usante et ça montre que j'ai progressé.