Audrey Cordon-Ragot : « Je suis comme le bon vin »
Audrey Cordon-Ragot est bien rentrée dans sa saison 2018. Après un premier bloc de courses en Australie, la sociétaire du Team Wiggle-High 5 a pris la 10e place du Circuit Het Nieuwsblad, samedi dernier (voir classement). La Morbihannaise de 28 ans fait le point avec DirectVelo avant les Strade Bianche.
DirectVelo : Tu sembles partie sur des bases intéressantes pour cette nouvelle saison !
Audrey Cordon-Ragot : Je continue de progresser. J’ai souvent dit que je n’étais pas très talentueuse mais que j’arrivais toujours à m’améliorer, avec le temps. Je suis comme le bon vin… Plus je vieillis et mieux ça va. Je prends ce qu’il y a à prendre. Je sens bien que j’ai encore du travail mais petit à petit, je corrige mes défauts. Cela dit, l’écart avec les toutes meilleures reste encore assez grand pour viser des victoires dans le WorldTour. Mais l’équipe est derrière moi et me fait confiance et ça peut faire la différence dans les prochaines semaines.
« JE PENSE AVOIR LA MATURITÉ SUFFISANTE POUR ASSUMER »
On t’a vu en mesure de jouer ta carte personnelle sur les premières courses de l’année : une nouvelle tendance ?
Je pense qu’il y aura un peu de tout. Sur certains sprints, j’aurai sûrement encore ma chance. Il faut dire qu’en ce moment, les meilleures sprinteuses de l’équipe ne courent pas. Il ne faut pas oublier que l’on a une fille comme Kirsten Wild dans le groupe. On peut aussi compter sur Annette Edmondson notamment. Quand elles seront là, ce sera logiquement difficile pour moi de jouer ma carte. Ce sont deux des meilleures mondiales au sprint. Le reste du temps, je n’hésiterai plus à lever la main pour avoir ma chance, ce que je n’ai pas assez fait par le passé. Aujourd’hui, je pense avoir la maturité suffisante pour assumer.
On te verra donc moins souvent tenter des coups de loin ?
Toutes les courses n’arrivent pas au sprint non plus. Il faudra continuer de se découvrir parfois. C’est simplement que l’équipe est peut-être plus ouverte cette saison et j’aurai plus de possibilités. Je serai offensive quand il faudra l’être. Le reste du temps, je saurai attendre mon heure.
« JE GARDE UN GOÛT AMER DE CE SPRINT »
Sur le Circuit Het Nieuwsblad justement, tu as pu faire ton propre sprint !
J’aurais pu faire mieux que ça (10e). Enfin… De toute façon, quand on ne gagne pas, c’est toujours que l’on aurait pu faire mieux. Les sensations étaient bonnes mais je garde un goût amer de ce sprint. Avec l’ensemble de l’équipe, on aurait sans doute pu lancer le sprint avec plus de précision mais tout est normal : on est en début de saison et il y a encore le besoin de peaufiner tout ça. Le lendemain (dimanche), je devais enchaîner avec le Circuit Het Hageland mais j’étais un peu malade alors j’ai préféré ne pas prendre de risques, d’autant qu’il faisait très froid en Belgique.
Tu te tournes désormais vers les Strade Bianche ?
Oui, je suis même directement descendue en Italie pour profiter de conditions météos un peu moins fraîches car en Belgique, il faisait vraiment très froid avec un vent de Sibérie. On a eu des conditions assez extrêmes pour rouler mais cela dit, c’était pour tout le monde pareil. Heureusement, il y a quand même eu du soleil pour nous réchauffer. Maintenant, il ne fait pas beaucoup plus chaud non plus en Italie…
« L’AMSTEL GOLD RACE, CELLE QUI ME CORRESPOND LE MIEUX »
Puisque tu parles du soleil : que retiendras-tu de ton premier bloc de courses, en janvier, en Australie ?
Ca s’est plutôt bien passé (24e du Tour Down Under, 4e de la Cadel Evans Great Ocean Road et 23e de l’Herald Sun Tour pour un total de sept jours de course, NDLR). J’allais là-bas dans le but de préparer au mieux les classiques, dans de bonnes conditions. Je suis arrivée sur place peu de temps avant le début du Down Under alors sur le coup, il a été difficile de m’adapter à la chaleur, mais ça allait beaucoup mieux au fil des jours. J’ai même terminé 4e sur la Cadel Evans par la suite : c’était la cerise sur le gâteau face à quelques-unes des meilleures mondiales car je ne m’y attendais pas vraiment.
Après quoi vas-tu courir dans les prochaines semaines ?
Je ferai le point après les Strade Bianche mais toutes les Classiques mythiques comme Gand-Wevelgem ou le Tour des Flandres me tiennent à coeur. Maintenant, si je devais vraiment en citer une seule, ce serait quand même l’Amstel Gold Race : c’est celle qui me correspond le mieux. J’affectionne beaucoup le circuit et je sais que l’arrivée peut me convenir. J’aimerais vraiment marcher là-bas. Ensuite, si la forme est bonne, je viserai aussi la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège qui arriveront juste derrière.