Emilien Jeannière : « Il faut organiser un Mondial ici ! »
Emilien Jeannière a le secret pour briller à domicile. Après s'être imposé dans son village en juin dernier à l'occasion du Championnat régional des Pays de la Loire (lire ici), le coureur du Vendée U a remporté ce mercredi la classique Jard-Les Herbiers (Elite Nationale). Ressorti de l'échappée dans le final, le Vendéen a devancé Damien Poisson (Côtes d'Armor-Marie Morin-Véranda Rideau) et ses coéquipiers Marlon Gaillard et Florian Maitre (voir le classement). Après avoir reçu les félicitations de « son » public, l'Espoir 2e année a répondu aux questions de DirectVelo au pied du podium protocolaire.
DirectVelo : Que représente ce succès pour toi ?
Emilien Jeannière : C'est exceptionnel. C'était un rêve de gagner cette course. Je viens la voir, avec mon père et les gars du club des Herbiers, depuis que je suis petit. Nous allions dans la côte du Fossé puis nous revenions à fond, en vélo, pour voir l'arrivée. J'en ai toujours rêvé comme je le disais, un peu comme le Chrono des Nations qui passe devant chez moi. En juin, j'avais gagné le Championnat régional, à domicile, à Saint-Paul-en-Pareds. C'était un gros objectif et j'avais également réussi.
Ça te réussit de courir à la maison !
J'aime bien avoir cette pression-là, apparemment ça me réussit plutôt bien. Il faut organiser un Championnat du Monde aux Herbiers et ça le fera peut-être ! (rires) Même si bien sûr j'essaie de l'avoir ailleurs, il y a toujours un petit truc en plus quand je cours à domicile. Il y avait plein de monde pour m'encourager : ma famille, mes amis... Ça me motive toujours énormément. Je n'avais pas préparé spécialement cette épreuve mais j'y pensais, tout comme la Ronde Mayennaise où j'ai terminé 3e dimanche dernier.
« J'AI PU SAVOURER À PARTIR DE LA FLAMME ROUGE »
Le Vendée U a encore réalisé une solide performance collective...
Oui, c'est sûr. Il y avait beaucoup d'attaques jusqu'à Chantonnay (km 61). Ça me rappelait les courses Juniors. Dans la côte des gîtes, je suis vite arrivé à un moment où ça se regardait. J'ai donc accéléré sans me mettre à bloc. Je suis sorti avec Tony Hurel (Sojasun espoir-ACNC). Ça m'a ensuite permis d'être dans la bonne échappée quand c'est revenu. On tournait bien. Je ne me sentais pas hyper bien... Les gars ont accéléré dans la côte du Fossé. Je me suis retrouvé derrière avec Willy Artus (Sojasun espoir-ACNC). Je ne voulais pas spécialement le faire rentrer mais nous avons quand même bien coopéré.
Comment as-tu géré le final ?
Je gagne grâce à mes coéquipiers car ils ont « contrôlé » les autres quand je pars. Je suis sorti à quatre kilomètres de l'arrivée, sans vraiment attaquer. Je ne me suis plus retourné jusqu'à la ligne. Je comptais sur les autres pour faire le boulot derrière. J'ai pu savourer à partir de la flamme rouge.
« PRENDRE UN MAXIMUM DE CHOSES D'ICI LA FIN DE SAISON »
Quel regard portes-tu sur ta saison ?
J'ai été blessé en début de saison. Puis j'ai enchaîné des grosses courses : la Ronde de l'Isard, le Tour d'Italie, le Tour Alsace et le Tour de l'Avenir... Avec ce programme-là, c'est compliqué de performer mais ça donne de l'expérience. J'espère prendre un maximum de « choses » d'ici la fin de saison. Le Vendée U revient après un petit coup de mou au début de l'été. J'espère qu'on va enchaîner les gros résultats. Nous avons un gros collectif pour cela.
Dans un mois, tu vas donc remporter le Chrono des Nations Espoirs ?
J'avais plus de chances de gagner en Juniors ! (sourires) J'avais terminé 3e. Franchement, je suis ambitieux mais je ne pense pas gagner ! Je donnerai tout pour faire le meilleur résultat possible. Sur un chrono, c'est dur de parler en place. Je tâcherai de faire le chrono le plus propre possible. On verra très vite si j'ai le sourire à l'arrivée !