Vincent Terrier a passé treize saisons au Chambéry CF, comme entraîneur et directeur sportif. Sa collaboration avec le club savoyard s'est arrêtée en fin d'été dernier. Après avoir été en contact avec des équipes professionnelles et des clubs amateurs, c'est à Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme Ain qu'il va désormais exercer en parallèle de son activité d'entraîneur pour les « particuliers ». Il explique ce "nouveau défi" pour DirectVelo.

DirectVelo : Dans quel état d'esprit es-tu alors que tu n'es plus au Chambéry CF ?
Vincent Terrier : La page s'est tournée. Nous avons décidé de mettre un terme à cette collaboration. J'ai aujourd'hui choisi de faire de mon entreprise de coaching mon activité principale. J'ai des athlètes partout dans le monde. Je n'ai plus de limites. Je suis désormais des coureurs pros (Axel Domont, Rémy Rochas et Clément Carisey, NDLR) et Elites de différentes équipes. Et pour garder un pied dans le milieu DN, je travaillerai à mi-temps à Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme.

« LE MONDE PRO M'INTÉRESSE »

C'est Bourg-en-Bresse qui est venu te chercher ?
Christian (Milesi) m'a dit que l'équipe allait chercher à mieux se structurer. Il avait eu écho que je partais du Chambéry CF. Il m'a demandé si ce poste à mi-temps m'intéressait. Je ne voulais pas partir sur un plein temps afin de structurer mon entreprise. Ça collait donc parfaitement. Je vais suivre quatre-cinq coureurs de Bourg pendant la saison et je serai présent sur le terrain, comme directeur sportif, deux week-ends par mois.

As-tu hésité avant de repartir avec un autre club ? 
C'est un nouveau défi. Ça sera une approche différente car il y a des coureurs plus âgés qu'au CCF. Il n'y a par ailleurs pas l'unité de lieu comme à Chambéry. Je connais assez bien Christian. Beaucoup de coureurs de Chambéry sont allés ensuite à Bourg, et tous sont unanimes pour dire que c'est une belle équipe. Bourg a fait une belle saison 2018 pour sa première année en DN1. L'équipe n'a rien à envier aux autres clubs de DN1. Je n'ai donc pas hésité longtemps même si j'avais d'autres possibilités.

Bourg-en-Bresse est une étape avant de rejoindre le monde pro ?
Le monde pro m'intéresse. Bourg a des contacts avec différentes équipes. Ils ont des coachs référents qui viennent placer des coureurs ici et qui ont l'habitude de travailler avec différentes formations pros. Je continuerai avec Bourg tant que ça se passera bien, mais c'est sûr qu'intégrer une équipe pro reste un objectif.

« UNE FORME D'APPRÉHENSION »

Le Chambéry CF a repris les activités pour préparer 2019. Ça doit te faire bizarre...
Je suis encore en contact avec le staff et des jeunes du centre de formation. Je les suis sur les réseaux sociaux. Ils sont partis sans moi. Je suis désormais dans un autre projet. Je mets actuellement en place des choses avec les coureurs de Bourg. C'est différent mais tout aussi passionnant. Ça fait du bien de changer. Je vais découvrir un autre mode de fonctionnement, un autre type de stages, un calendrier de course différent, un autre style de coureurs...

Treize années au sein d'une même équipe DN, n'est-ce pas lassant ?
Après treize années au CCF, il y avait quelque part une certaine routine dans le fonctionnement. Mais le challenge était différent chaque année donc il n'y avait pas de lassitude. Nous changions un tiers de l'effectif chaque saison. Il fallait recommencer le travail avec des jeunes coureurs donc ce n'était pas ennuyant. Mais c'est certain qu'on connaît les lieux et la méthode, alors que là avec Bourg, je me mets un peu en danger. Je sais moins où je mets les pieds. Il y a donc un forme d'appréhension.

Quels moments retiendras-tu de tes années au Chambéry CF ?
Je repense à la première fois où j'étais directeur sportif à la Ronde de l'Isard. C'était en 2008 et Guillaume Bonnafond avait remporté le classement général. Ça marque forcément. Il y a aussi eu le titre de Champion du Monde de Benoît Cosnefroy et la victoire finale en Coupe de France DN1. Ce sont les trois moments que je vais retenir de mes années à Chambéry.