Quentin Caleyron : « Je n'arrivais plus à marcher »

Crédit photo Thomas Maheux

Crédit photo Thomas Maheux

Quentin Caleyron n'arrête pas de progresser. Vainqueur de son premier Grand Prix à Granges, juste avant Noël, le Stéphanois a couru pour le gain de la médaille de bronze  du tournoi de vitesse de la dernière manche de la Coupe du Monde, à Hong-Kong.

Avant de s'incliner en petite finale face au Chinois Chao Xu, le Français a signé le 3e temps des "essais" sur 200 mètres lancé alors qu'il pensait pouvoir décrocher la pole-position. "Je pense que je pouvais gagner les qualifications. A Berlin, j'avais fait mieux que le Trinitéen Nicholas Paul et le plateau de Honkg-Kong n'était pas énorme", relativise-t-il auprès de DirectVelo. Ainsi, seuls huit coureurs sont descendus sous les 10" à Hong-Kong contre quinze, la semaine d'avant, à Cambridge. "Les conditions n'étaient pas idéales", tempère le coureur.

PREMIER MATCH CONTRE RYAN HELAL

De son propre aveu, le sociétaire du VC Elancourt Saint-Quentin-en-Yvelines n'était pas "en grosse forme" et pour franchir le cap des quarts de finale, il doit jouer à fond sur sa qualité : l'explosivité. D'autant plus qu'il affronte un adversaire qu'il connaît bien : son coéquipier Ryan Helal. "C'est un peu dommage mais c'est la course. C'est la première fois que je courais vraiment contre lui alors qu'on s'entraîne ensemble et qu'on se connaît bien".

Il lui a fallu deux manches et une belle pour venir à bout du Champion d'Europe Espoirs. "Dans la première, je lui prends la tête à un tour et demi. Je profite de la pente et de ma détente pour passer devant. Dans la deuxième manche, Ryan me saute sur la ligne. Et dans la belle je passe devant à un tour de l'arrivée", raconte l'ancien spécialiste du BMX.

« J'APPRENDS TOUJOURS »

Ce match a laissé des traces. "A la fin de la belle, je n'avais plus de jambes, je n'arrivais plus à marcher. J'ai eu du mal à m'en remettre", indique-t-il. En demi, il s'incline face au futur vainqueur, Thomas Clarke, avant donc, de perdre la dernière bataille pour la médaille de bronze. "Mais je suis content du résultat pour ma deuxième Coupe du Monde", apprécie-t-il.

Surtout, le sprinter constate ses progrès. "En un an, j'ai acquis de l'expérience mais j'apprends toujours plein de trucs. A la vidéo, j'arrive à analyser des choses que je ne voyais pas avant".

« JE VOULAIS TROP BIEN FAIRE »

Cette quatrième place est arrivée deux jours après la grosse déception de la vitesse par équipes. Pour la première fois, Quentin Caleyron est promu au poste de démarreur du trio tricolore en Coupe du Monde. C'est pour ce poste qu'il a quitté les tremplins de BMX. Las, la compétition s'est arrêtée dès les qualifications avec deux faux-départs qui le laissent frustré.

"J'arrive à être régulier à l'entraînement mais avec le déplacement à Hong-Kong, je n'ai pas pu faire d'essai de démarrage avec la machine pendant une semaine. Je voulais trop bien faire le jour de la compétition. J'ai anticipé un peu trop le départ et ma roue s'est bloquée et Clara (Sanchez, l'entraineur national NDLR) a fait passer les deux autres coureurs devant moi pour provoquer un faux-départ. La seconde fois, ma roue glisse encore mais j'étais parti pour continuer, quitte à faire un mauvais temps, mais les commissaires ont jugé qu'il y avait aussi faux-départ", explique le démarreur.

« MELVIN EST VENU ME VOIR »

Celui qui devait être la locomotive du train français est autant déçu pour lui que pour ses collègues, Melvin Landerneau et  Rayan Helal. "J'étais dégoûté pour moi et pour eux. C'était ma première course en équipe, c'est un peu dur. C'est moi qui fais la faute. Melvin n'était venu que pour cette seule course et il n'a pas couru". La réaction du vice-Champion d'Europe Espoirs de vitesse l'a réconforté. "Melvin est venu me voir, il m'a dit : 'Je ne t'en veux pas du tout. Fais-moi plaisir, fais un gros tournoi de vitesse'".

De retour à Saint-Quentin, le coureur de tout juste 31 ans s'est remis au travail "pour faire les meilleurs temps au démarrage". Sans faire une croix définitive sur une sélection pour le Championnat du Monde, il "ne compte pas trop dessus. Ce serait une agréable surprise". Quentin Caleyron vit sa deuxième carrière sportive comme un bain de jouvence. "J'ai l'impression de revenir à l'âge de 15-16 ans, quand je débutais les compétitions internationales de BMX. Ce que j'apprécie avec la piste, c'est que j'ai énormément à apprendre. En une année, j'ai énormément couru, alors qu'il n'y a pas tant de compétitions que ça au calendrier. J'ai compté que j'ai couru sur quatorze vélodromes différents", calcule-t-il. Et il a bien l'intention d'agrandir sa collection.

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