Eduard Prades : « J’ai gardé mon sang-froid »
Début réussi pour Eduard Prades. Après avoir pris la 22e place du Tour Down Under, le néo-sociétaire de la Movistar a dominé ce vendredi la 2e étape du Tour de La Provence (2.1), disputée sur 193,9 kilomètres entre Istres et La Ciotat (Bouches-du-Rhône). Le coureur de 31 ans a dominé au sprint un groupe de neuf costauds (voir le classement). Il a confié sa satisfaction à DirectVelo.
DirectVelo : Pour l’une de tes toutes premières courses sous le maillot de la Movistar, tu décroches déjà une victoire !
Eduard Prades : Je suis très heureux de cette victoire. Ca me permet de rendre aux dirigeants de la Movistar la confiance qu'ils m'ont accordée. Avant la dernière ligne droite, je suis resté derrière, j’ai gardé mon sang-froid, c’était important. J’ai réussi à m’infiltrer entre deux coureurs. Je savais que j’avais une bonne pointe de vitesse pour gagner dans un petit groupe comme celui-là, mais on ne peut jamais être sûr de soi.
Est-ce une surprise ?
L'équipe m'a dit que j'avais les moyens de le faire. Ils voulaient que je tente ma chance aujourd'hui (vendredi). Collectivement, nous savions que nous en étions capables. On voulait profiter de la dernière montée pour tenter de faire la différence et quand j'ai vu que le peloton s'est fortement écrémé, je me suis dit qu'il y avait vraiment quelque chose à faire.
Penses-tu pouvoir jouer la victoire au général, désormais ?
A vrai dire, je n'y pensais pas du tout jusqu'à présent. C'est difficile à dire... Je pense qu'il vaut ne pas trop se prendre la tête et gérer ça étape par étape, en voyant ce qu'il peut encore se passer. Dans tous les cas, même avec cette victoire d'étape, je ne suis pas le seul leader de l'équipe. On est plusieurs à avoir de l’ambition sur cette course, et il vaut toujours mieux avoir plusieurs cartes à jouer qu’une seule. On prendra ce qu'il y a à prendre, mais avec une victoire d'étape, on a déjà réussi notre week-end.
« LA GROUPAMA-FDJ ÉTAIT TRÈS FORTE »
Y’a-t-il un coureur qui te semble favori à la victoire finale désormais ?
C’est difficile à dire quelques minutes après la course. On va prendre le temps d’analyser comme il faut le général ce soir, et on verra ensuite quelle stratégie mettre en place. Ce qui est sûr, c’est que l’on a vu que la Groupama-FDJ était très forte, notamment avec Thibaut Pinot qui m’a fait belle impression.
De façon plus générale, que représente pour toi le fait d’avoir finalement pu rejoindre une formation WorldTour, à 31 ans ?
C’est une sorte de récompense après beaucoup d’années de travail. J’étais conscient de mes qualités et je savais que c’était possible. Je savais que c’était une étape importante, mais il me restait à prouver que je méritais ma place ici. Alors gagner ici, ça me donne encore plus de confiance et surtout, je montre à ceux qui ont choisi de me donner cette chance qu’ils n’ont pas fait le mauvais choix.
Tu as déjà montré que tu étais capable de gagner des courses par étapes, comme tu l’as fait l’an passé au Tour de Norvège puis au Tour de Turquie. Jamais deux sans trois ?
Pourquoi pas (rires). Maintenant qu’on est là, on va tout faire pour. Mais encore une fois, il faut prendre les étapes les unes après les autres, sans trop se projeter.