Paul Ourselin : « C’était épique »
Paul Ourselin a tenté, mais ça n’a pas marché. Ce dimanche, le coureur de Direct Energie a pris la fuite, en solitaire, à 19 kilomètres de l’arrivée de Paris-Troyes. Il sera repris neuf bornes plus loin, juste avant le panneau indiquant les dix derniers kilomètres de l’épreuve. “Je suis sorti à l’instinct. Les jambes étaient bonnes et je voulais éviter le sprint, alors il fallait tenter”. Dès le début de course, l’ancien Champion de France Espoirs 2016 à Civaux (Vienne) s’est retrouvé dans les bonnes bordures. Jusqu’à figurer dans le peloton de 26 unités qui s’est finalement joué la victoire à Troyes. Un groupe dans lequel figurait également son coéquipier Mathieu Burgaudeau, le néo-pro. “Dans le dernier tour, on a voulu durcir la course une nouvelle fois en montant vite la dernière bosse, avec le vent trois-quarts dos. Il y avait moyen que ça bordure et que ça fasse l’écrémage”. Mais il n’en a rien été.
DEUX TERRIBLES AVERSES DE GRÊLE QUI ONT SEMÉ LE DOUTE
Lorsqu’il s’est ensuite décidé à sortir en solitaire, alors que “le peloton venait juste de se casser et que ça bourrinait”, Paul Ourselin espérait être suivi. Malheureusement pour lui, personne n’a souhaité l’accompagner dans son entreprise, à un moment où les équipes de sprinteurs ne s’étaient pas encore mises en ordre de marche. “J’attendais du renfort qui n’est jamais venu”, confirme celui qui a ensuite dû s’employer à près de 60 km/h, mais qui n’a jamais pris plus de dix secondes d’avance sur “de grandes lignes droites toutes plates qui n’étaient pas du tout avantageuses”. Dans ces conditions, les chances d’aller au bout étaient infimes. “Je n’ai pas de regrets. Il fallait tenter”.
Sur cette épreuve de Classe 2, le coureur de 24 ans se sera tout de même fait plaisir, mais il se sera également fait violence face à des conditions météorologiques par moments très délicates, sur la première partie de course. “Il y a eu deux averses de grêle vraiment terribles ! On a vu le nuage arriver de loin et une fois que nous étions dessous, c’était violent”, rapporte l’ancien sociétaire du Vendée U. “Il faisait froid et la grêle fouettait le visage. A un moment donné, on s’est regardé et on s’est demandé ce qu’il fallait faire… C’était un peu limite. Heureusement que ça n’a pas duré, mais c’était épique ! C’est aussi ce qui fait la beauté du vélo !”.
A L’ASSAUT DES 300 KILOMÈTRES DE SAN REMO
Paul Ourselin aura donc vécu des émotions fortes ce dimanche, lui qui a été chercher un Top 10 au sprint à l'arrivée (voir classement). Des émotions fortes, justement, il devrait en vivre de nouvelles dès le week-end prochain, puisqu’il s’apprête à participer à son premier Milan-San Remo. Alors, appréhende-t-il les 291 kilomètres de la Primavera ? “Non, pas vraiment. Bon, c’est vrai que se dire que l’on va pratiquement passer la barre des 300 bornes, c’est quelque chose… Mais les directeurs sportifs m’ont déjà rassuré en me disant que Milan-San Remo était « le plus facile » des cinq grands Monuments à terminer. Façon de parler, bien sûr !”, plaisante-t-il. “Je suis sûr que ça va être une expérience sympa”.
Ces derniers jours, le Calvadosien a rallongé les sorties pour se préparer spécialement à l’événement, avec des séances derrière scooter suite au week-end en Drôme-Ardèche. “C’est toujours mieux, je pense, de sortir d’un Paris-Nice ou d’un Tirreno-Adriatico pour se présenter à Milan-San Remo, mais il fallait faire sans et je me suis préparé au mieux pour la future plus longue sortie de vélo de ma vie !”, conclut-il en rigolant.