Manon Minaud mesure la différence de niveau
Respectivement 5e puis 2e des deux manches du Tour du Gévaudan féminin le week-end dernier, dans des conditions météorologiques très difficiles, Manon Minaud en a profité pour prendre la tête du Challenge Ozarm-DirectVelo dans la catégorie des Espoirs (voir classement). La jeune femme promet pourtant qu’elle n’a pas réellement d’ambitions de résultats pour cette saison. Débarquée dans la désormais formation UCI Charente-Maritime, elle a conscience du palier à franchir pour performer à ce niveau, à l’international. “C’est un autre niveau. On dispute pas mal de courses UCI et c’est très dur ! Cette année, j’ai d’ailleurs débuté ma saison sur la Semaine de Valence, en Espagne. J’ai repris un mois plus tôt que d’habitude. J’ai travaillé en conséquence. Je savais que ça allait être plus compliqué et ça l’est”, insiste-t-elle auprès de DirectVelo.
La Vendéenne, qui avait déjà disputé quelques épreuves avec sa nouvelle formation la saison passée, avait pu en profiter pour réaliser le travail qu’il lui restait à accomplir. “J’avais eu l’occasion de me rendre compte de la différence. Il y a une marche énorme entre le niveau national et international”. Une différence qui, selon l’athlète de 20 ans, est accentué par un niveau relativement modeste sur les manches de Coupe de France, par exemple. “Sur ces courses-là, les meilleures françaises ne sont pas là. On n’a pas d’Audrey Cordon-Ragot, d’Aude Biannic… Parfois, même les filles de la FDJ ne sont pas là. C’est compliqué d’avoir une vraie course avec un niveau élevé dans ces conditions. On se regarde beaucoup”.
« NOUS AVONS UNE ÉQUIPE TRÈS JEUNE »
Alors, sur les épreuves UCI, Manon Minaud tente simplement de faire son travail en aidant ses coéquipières. “Pour avoir des résultats à ce niveau, ça semble encore compliqué, mais je compense par l’apprentissage et la prise d’expérience”. Cela sans réel objectifs précis de résultats. “Je n’ai pas envie d’être déçue si je n’y arrive pas”, précise la puncheuse. “Je veux simplement progresser physiquement et tactiquement”. Dans la formation Charente-Maritime, nombreuses sont les filles dans cette situation. “Nous avons une équipe très jeune, avec pratiquement que des Espoirs. Des filles comme Noémie (Abgrall), Marine (Quiniou), Gladys (Verhulst) ou même Lucie (Lahaye) peuvent espérer décrocher quelques résultats en UCI mais sinon, la plupart des filles sont là pour apprendre, comme moi”.
Après s’être essayée au football, au basket ou encore au badminton, Manon Minaud s’est lancée dans le cyclisme en Minimes 2. Aujourd’hui étudiante en troisième et dernière année de Bachelor Ressources Humaines (Bac +3), elle profite d’horaires aménagés pour étudier, rouler et travailler en entreprise, chez Vital Bois. Sur la route, elle se décrit comme ayant “une bonne pointe de vitesse pour les sprints en petit comité, à dix-quinze filles. J’aime bien les bosses courtes et raides. Les cols sont encore trop longs pour moi. Je n’ai pas assez de caisse pour tenir les watts. En fait, je suis plus une puncheuse”.