Antoine Benoist a touché du bois, mais cela n’a pas suffi. Au départ de la 3^e étape du Tour de Bretagne (2.2), samedi, le sociétaire de l’UC Nantes Atlantique se réjouissait d’être passé au travers des gouttes dans les deux premières étapes. "Je n’ai pas chuté jusqu’à présent et je n’ai pas eu de problème. Je touche du bois pour que cela continue’’, déclarait-il à DirectVelo. En dépit de ses précautions, le spécialiste du cyclo-cross s’est retrouvé les quatre fers en l’air quelques kilomètres plus loin. Heureusement, sans gros dégâts. "Je suis tombé sur une rambarde, mais ce n’était rien. Ce n’était qu’un coup. J’ai juste eu mal pendant une minute. Ce sont les dangers de la route par rapport au cyclo-cross", sourit-il.

Tout au long de ces sept jours, le coureur de 19 ans a l’occasion d’apprendre à se connaître davantage. Pour lui, cette première participation au Tour de Bretagne s’apparente à une grande découverte. "Je n’ai jamais fait de courses par étapes de sept jours. Je ne sais pas trop où je vais. Je pars dans l’inconnu. Je vois au jour le jour", glisse-t-il. Pour ne rien arranger à ses interrogations, les éléments climatiques ont durci l’épreuve. "Ce n’est pas facile, surtout avec la météo. C’est ce qui rend la course difficile, surtout au niveau de la récupération. Ce n’est pas l’idéal".

« SOIT ÇA PASSE, SOIT ÇA CASSE »

Auteur d’une saison de très haute volée dans les sous-bois, Antoine Benoist enchaîne sur l’asphalte avec l’envie de continuer sur sa bonne dynamique. Pour ce faire, il a mis toutes les chances de son côté au terme de sa coupure. "J’ai dû faire un bon foncier. Je suis parti en stage individuel à Majorque. J’ai enchaîné les kilomètres et je suis prêt pour ce Tour de Bretagne. Je ne sais pas comment je vais finir. C’est soit ça passe, soit ça casse, mais je vais tout donner’’. S’il promet de jouer le jeu au maximum sur la route, le Breton reconnaît toutefois que le cyclo-cross restera sa grande priorité. "La route sera une préparation pour le cross. Mais je vais vraiment faire la saison à fond. Je prends du plaisir au sein d’une belle équipe. J'aime travailler pour les copains. En tout, je sais que la forme est là’’.

Concilier route et cyclo-cross, Antoine Benoist s’en sent capable. Tout comme le font actuellement au plus haut niveau Mathieu Van der Poel et Wout Van Aert. "Même si ce sont deux phénomènes et que tout le monde ne peut pas faire ce qu’ils font, je sais qu’il est possible de doubler. Tout est possible". Le médaillé de bronze aux derniers Championnats du Monde Espoirs espère réussir à marcher sur les traces de ses deux aînés. "C’est une très bonne image pour le cyclo-cross ce qu’ils arrivent à faire sur la route. Certains arrêtent le cyclo-cross donc c’est dommage". Sur la route, il espère parvenir à mettre à profit ses qualités acquises dans les sous-bois pour pouvoir s’exprimer. Notamment sur les pavés. "L’an passé, j’avais préparé Paris-Roubaix, mais ça avait été un échec total. Cette année, je vais le repréparer. Ça sera mon objectif".