Viktor Verschaeve : « Ce Giro est bizarre »

Crédit photo Giro d'Italia U23

Crédit photo Giro d'Italia U23

Viktor Verschaeve a frôlé l'exploit ce lundi au Tour d'Italie Espoirs. Parti dans un raid solitaire à 60 kilomètres de l'arrivée, le coureur de Lotto-Soudal U23 a été repris à seulement 600 mètres du sommet du Monte Amitita par le Colombien Andres Camilo Ardila. "J'ai pensé à faire un Thomas De Gendt. Je suis déçu mais je n'ai aucun regret", affirme-t-il à DirectVelo. Cette quatrième étape marquait le début d'une série de journées montagneuses. L'occasion de rattraper le temps perdu les premiers jours. Lors de la joute de la veille, le 2e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs avait concédé plus de quatre minutes dans un mini-Strade Bianche. "C'était la première fois que je roulais sur des graviers de ma vie. Je m'en souviendrai. Je n'étais pas dans la bonne échappée. En voulant rattraper mon retard, j'ai glissé dans une descente. Je me suis fait une égratignure au genou gauche mais rien de grave. Néanmoins, ce n'était pas une bonne opération au classement général."

L'ancien sociétaire de EFC-L&R-Vulsteke a pris le départ de Buonconventro, ce lundi, avec beaucoup de frustration. "J'étais décidé de tenter le tout pour le tout. Je n'avais encore rien montré depuis le départ du Giro. Je devais me montrer." L'Espoir 3 a joint la parole aux actes. Dès le début, il se glisse dans une échappée de 30 coureurs. Constatant la mauvaise entente dans le groupe, le Belge a relancé l'allure en compagnie de deux coureurs, l'Autrichien Markus Wildauer (Tirol-KTM CT) et le Kazakh Olzhas Bayembayev (Astana City) "Pourtant, mon directeur sportif Carl Roes m'a suggéré de me laisser reprendre pour m'économiser pour l'ultime ascension". C'était sans compter sur la tenacité du 5e du Circuit de Wallonie 2018. "J'avais fait trop d'efforts pour me glisser devant. Il n'était pas question d'abandonner. Du coup, j'ai continué." Mais ce n'était pas encore assez à son goût. "J'ai vite compris qu'ils n'avaient pas le même moteur que le mien. Du coup, je suis parti seul à 60 kilomètres de l'arrivée."

CADENCE REGULIÈRE MAIS INSUFFISANTE POUR GAGNER

Seul contre tous, Viktor Verschaeve a avalé les difficultés sans perdre trop de terrain face au peloton. "Je me sentais bien. Mes watts étaient excellents. Je me ravitaillais bien. C'était nécessaire avec cette chaleur. D'ailleurs, c'était également un avantage pour moi. Les rivaux avaient eu plus de mal à ravitailler au peloton."

Il a ainsi abordé le dernier col de 14 kilomètres avec plus de quatre minutes de marge. Jusqu'à six kilomètres du but, le Belge faisait presque jeu égal par rapport au peloton.  Mais à 5,5 kilomètres du sommet, les Colombiens ont mis en route et l'écart est rapidement descendu. Cependant, à trois bornes de l'arrivée, Viktor Verschaeve avait encore 1'10" d'avance. "J'ai fait une bonne ascension. Je me suis imposé au rythme constant et l'objectif était de le maintenir jusqu'en haut."

Cette cadence a été insuffisante face au Colombien Ardila, revenu comme un avion dans les dernières longueurs. "Je ne pouvais plus accélérer de toute façon. Tout ce que je pouvais espérer c'était de tenir le coup jusqu'au bout. Ardila m'a rattrapé aux 600 mètres. J'ai tenté de le suivre pendant cinq mètres. C'était peine perdu.Dommage mais je n'ai aucun regret. Je n'ai pas commis d'erreur à mon sens. C'est la course."

UN GIRO SANS CONTRÔLE

Cette deuxième place lui permet quand même d'effectuer une remontée au classement général. Il pointe maintenant à la 13e place à 3'18" d'Andres Camilo Ardila. "Tout est encore possible. Je vais me reposer ce mardi pendant la journée de repos. J'aurai le temps de penser à ma stratégie pour les jours à venir.  A la base, je suis venu pour un classement général. Mercredi, l'étape sera de nouveau difficile. Je vais tenter de suivre les meilleurs. Si je vois que cela ne va pas, j'oublierai alors le général.  Je me concentrerai sur une victoire d'étape lors des quatre derniers jours."

Un objectif envisageable d'autant qu'aucune équipe ne semble capable de contrôler la course. "Ce Giro est un peu bizarre. Il n'y a aucune maitrise, cela me surpend d'ailleurs. On laisse les favoris sortir facilement. Ethan Hayter a pu prendre du temps les premiers jours. Peut-être qu'on m'accordera un nouveau bon de sortie mais je vais quand même d'abord tenter d'accrocher un bon général. Sans ces quatre minutes perdues lors de la troisième étape, je serais à une toute autre place dans la hiérarchie", conclut-il.

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