Andrii Ponomar, la revanche d'un gamin vexé

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Andrii Ponomar est le nouveau Champion d’Europe Juniors sur route. Ce vendredi, l’Ukrainien a réalisé un véritable récital sur le circuit d’Alkmaar, aux Pays-Bas. Sorti en contre avec le Belge Lars Van Ryckeghem et l’Estonien Gleb Karpenko, il est parvenu à rentrer sur un quintette de tête royal, qui comprenait notamment le tout nouveau Champion d’Europe du chrono, Andrea Piccolo, ou l’Allemand Marco Brenner, peut-être bien le meilleur Junior mondial de la première partie de saison. “J’avais justement ciblé ces deux coureurs parmi mes principaux adversaires”, explique le lauréat pour DirectVelo, après l’arrivée. “Je les connaissais pour avoir déjà participé à différentes grosses courses internationales avec eux, notamment en Coupe des Nations”. Une fois de retour à l’avant, le Junior 1ère année, qui n’a pas encore 17 ans - il les fêtera en septembre - a attendu le moment propice pour déposer tout le monde. “Je voulais profiter du secteur pavés. J’ai senti que tous les coureurs à l’avant étaient cuits, alors il fallait tenter de faire la différence ici”.

Bien lui en a pris. L’Ukrainien passe seul en tête sous la cloche, et ne sera jamais revu durant le dernier tour de circuit. Un dernier tour à l'occasion duquel il a eu le temps de se revoir pleurer, deux jours plus tôt, dans sa chambre d’hôtel, après sa huitième place sur le contre-la-montre individuel. “Il était très déçu de cette performance. Il espérait gagner… On lui a rappelé qu’un Top 10 était déjà une très belle performance, surtout pour un J1. C’était déjà super pour le pays de voir un Ukrainien à ce niveau. On ne voulait surtout pas qu’il se mette dans cet état. Il n’y avait rien de négatif”, explique-t-on du côté du staff de la sélection nationale ukrainienne. Mais très vite, le garçon avait fait du succès d’Andrea Piccolo une source de motivation supplémentaire pour sa seconde épreuve de la semaine. “J’étais triste du classement du chrono. Alors sur cette course en ligne, je voulais montrer à tout le monde que j’étais capable d’être au même niveau que Piccolo”.

PAS ENCORE 17 ANS

Dans les derniers kilomètres, le vainqueur d’étape sur le dernier Trophée Centre Morbihan est resté parfaitement concentré sur son seul et unique objectif : ne laisser personne rentrer. “Je m’inquiétais sur le fait que ça rentre, mais j’ai tout fait pour rester à fond dans mon effort, sans me poser de questions”. Sur la ligne d’arrivée, le 6e de la Course de la Paix pouvait enfin savourer, et s'envelopper dans un drapeau ukrainien tendu par un assistant (voir ici). “C’est génial ! Je suis super content !”.

Lorsqu’on interroge le jeune athlète sur son futur à court terme, il cite immédiatement un événement : le prochain Mondial, au Yorkshire. L’an prochain, il aura ensuite le temps de se perfectionner sur un calendrier qu’il connaîtra déjà, à l’occasion de sa seconde année chez les Juniors. Viendra enfin le temps de rejoindre les Espoirs pour celui qui intéresse déjà plusieurs formations. Mais le fait que le garçon ne parle que le Russe - il n’a aucune base d’anglais ou d’une autre langue à l’heure actuelle - freinerait les managers d’équipes. Andrii Ponomar envisage tout de même de franchir le pas. “Pourquoi pas aller en Belgique ou en Italie, mais j’ai encore le temps”.

Remerciements à Maria Biraud-Smagina, pour la traduction des propos d’Andrii Ponomar.


 

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