Florian Sénéchal : « Il y avait du niveau »
Ce dimanche, Florian Sénéchal a remporté la première course professionnelle depuis le déconfinement, au Grand Prix Vermarc à Rotselaar. Après 164,5 kilomètres, le Français s'est imposé en solitaire (voir classement). Le coureur de Deceuninck-Quick Step Floors a attaqué à six kilomètres de l'arrivée et n'a pas été rejoint. Le Nordiste a livré ses impressions à DirectVelo.
DirectVelo : Tu entames cette "nouvelle" saison de la plus belle des manières...
Florian Sénéchal : Même si ce n'est qu'une kermesse pro, cela signifie beaucoup pour moi. Montrer le maillot et les sponsors sous un beau jour après ces moments difficiles me remplit de joie.
Tu as passé quasiment toute la course devant...
Quatorze hommes sont partis en début de course. Il y avait des costauds devant et surtout toutes les bonnes équipes étaient représentées. Quand la contre-attaque s'est dessinée, je n'ai pas hésite à bondir. Nous avons fait la jonction. L'entente devenait compliquée devant et le peloton est ensuite revenu sur nous. Je suis ressorti avec Corne Van Kessel, Victor Campenaerts et Oscar Riesebeek. Corne Van Kessel a eu un problème mécanique. Nous avons continué à trois. L'écart n'était pas grand. J'ai attaqué dans la montée du Het Rot à six kilomètres de l'arrivée et j'ai tenu bon.
C'était une journée intense durant laquelle ça n'a jamais débranché...
La course s'est disputée à un train d'enfer. Tout le monde était motivé. Il y avait du niveau. C'était difficile de l'emporter. Je l'ai senti dans les jambes.
MISE EN ROUTE DIFFICILE
C'était donc la première course depuis quatre mois. As-tu vite repris tes marques ?
Au début, c'est un peu compliqué de reprendre ses habitudes. Les jambes avaient du mal à se mettre en route. Mais après deux heures de course, j’ai fait savoir à mes coéquipiers que je me sentais de mieux en mieux.
Comment as-tu véçu cette ambiance particulière, avec notamment l'absence de public dans les zones de départ et d'arrivée, des stewards, etc ?
C'est bien que les gens portent des masques. Cela devrait être obligatoire pour tout le monde, sauf pour les coureurs. Après même s'il n'y avait personne au départ et à l'arrivée, j'ai vu beaucoup de monde sur le bord de la route. Cela a dû leur faire du bien de voir un peu de spectacle, sortir leur chaise de jardin, boire un verre, reprendre une vie normale en quelque sorte. Cela a fait du bien à tout le monde, je pense.
Quel est ton programme avant la reprise des courses WorldTour en août ?
Nous partons en stage dès demain (lundi) à Val di Fassa. Il n'y aura que nous à l'hôtel, même pas de serveurs. Ce sera sympa de se retrouver après tout ce temps, même si nous avons été en contact constant durant le confinement.
PRIORITÉ AUX CLASSIQUES
Connais-tu ton programme ?
Je serai à la Heistse Pijl le 1er août. Ensuite, j'irai au Tour de Pologne (5-9 août), au Tour de Wallonie (16-19 août) et à la Bretagne Classic, le 25 août. Je suis remplaçant pour le Tour de France. C'est une volonté de ma part. Le parcours est difficile et j'ai surtout envie d'être au sommet de ma forme durant les Classiques.
Paris-Roubaix est ton objectif principal ?
Toute la période des Classiques, en fait. En général, je suis bon en septembre-octobre. Cette année, le contexte sera différent. Qui sera au départ ? C'est un point d'interrogation. Le calendrier est tellement surchargé... Mais en tout cas, Paris-Roubaix est bien sûr un rendez-vous immanquable pour moi.