Une reprise « dans le stress » pour la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope
Les émotions sont nombreuses cette semaine pour les filles présentes en Navarre. Ces deux derniers jours, deux courses d’un jour - toutes deux remportées par la Championne du Monde néerlandaise Annemiek van Vleuten - ont permis de relancer la saison féminine en Europe. “Il y avait de l’excitation pour tout le monde et vraiment beaucoup d’envie. Les filles s'entraînent depuis longtemps et il était temps de retrouver les courses”, se réjouit Nicolas Maire, directeur sportif de la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. “Mais les derniers jours ont quand même été particuliers. On voyait l’évolution rapide du virus en Espagne depuis le début de semaine… L’ambiance était étrange. Beaucoup évoquaient la possibilité de fermer une nouvelle fois les frontières et forcément, ça a créé du stress dans l’équipe, mêlé à l’excitation de reprendre”.
« ON PEUT SE POSER DES QUESTIONS... »
Malgré le retour à la compétition, tout le monde a bien conscience que la situation pourrait une nouvelle fois empirer et provoquer un nouvel arrêt de la saison dans les prochaines semaines. Qui peut affirmer aujourd’hui que les Strade Bianche, première grande course d’un jour du calendrier féminin, se déroulera comme prévu le 1er août ? Pas Nicolas Maire. “C’est notre premier objectif. Tout est planifié mais on sait que ça peut évoluer très vite et être annulé au dernier moment. C’est spécial. Mais bon, on fait comme si tout allait se faire normalement, bien que l’incertitude plane encore. Pour début août, ça devrait quand même aller mais pour les courses de septembre, on peut se poser des questions… En tout cas, on espère que ça ne va pas dégénérer ici en Espagne et qu’on ne va pas passer quatorze jours à l’hôtel”, admet-il pour DirectVelo.
« PASSER BEAUCOUP DE TESTS AJOUTE AUSSI DU STRESS »
Pour cette reprise hispanique, pas moins de onze des 26 équipes initialement prévues au départ sont finalement restées sur le bord de la route, puisque dans l’incapacité - pour la plupart d’entre elles - de passer les tests prouvant qu’aucun membre de l’équipe n’était touché par le Covid-19 (lire ici). “Pour des équipes comme la nôtre, en WorldTour, c’est déjà contraignant et compliqué. Alors j’imagine que ça l’est plus encore pour des petites équipes espagnoles. Mais bon... Le plus important, c’était de courir”, ajoute Nicolas Maire, conscient de la nécessité de tels contrôles mais également des conséquences que cela engendre. “Il faut aller à l’hôpital régulièrement pour se tester. Sans tomber dans la psychose, le fait de passer beaucoup de tests ajoute aussi du stress, je pense, même si c’est nécessaire. C’est beaucoup de contraintes. On vit dans une bulle pour que personne ne soit malade, c’est particulier”.
« REPRENDRE NOS MARQUES »
D’un point de vue purement sportif, la FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope a décroché deux premiers accessits sur ces deux jours de course. Cecilie Uttrup Ludwig a terminé 11e jeudi avant qu’Eugénie Duval et Jade Wiel ne prennent respectivement les 10e et 11e places ce vendredi. Coup dur en revanche pour Lauren Kitchen, victime d'une fracture de la clavicule (lire ici). “Le but était de reprendre nos marques et si on pouvait avoir un résultat à la clef, c’était encore mieux”. Entre les deux courses, la structure française a fait tourner pour permettre à un maximum de filles de se relancer. “On voulait faire tourner l’effectif sur les trois courses espagnoles pour que tout le monde puisse reprendre ses marques avec la compétition, même si certaines doivent courir un peu plus en préparation des Strade Bianche”. Avec, toujours dans un coin de la tête, ces fameuses inquiétudes. “De toute façon, on est rendu à un point où même si on programme des choses, on n’a pas la certitude que les courses auront lieu. Malheureusement, j’ai l’impression que rien n’est fait…”.