Daniel Mangeas : « On s’en souviendra dans dix ans »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Lui aussi attendait ce moment depuis des mois. Habitué à animer semaine après semaine les zones de départ et d’arrivée de dizaines de courses cyclistes par an depuis des décennies, le speaker Daniel Mangeas effectue son retour sur les routes durant la Route d’Occitanie (2.1). L’occasion pour DirectVelo de prendre de ses nouvelles et d’avoir son ressenti quant à la situation actuelle, entre bonheur de retrouver la compétition et inquiétudes. 

DirectVelo : Te voilà enfin de retour sur les routes !
Daniel Mangeas : Oui, enfin ! Je n’avais jamais eu de telles vacances ! Il y avait une petite appréhension car j’avais l’impression que c’était un début de saison. Dans ces conditions, on se demande toujours si on va être bon et si on va pouvoir retrouver les automatismes. Mais au bout de deux-trois minutes, on est tout de suite dedans et on se rend compte que c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas.

As-tu plus de mal à reconnaître les coureurs avec leurs masques de protection ?
(Sourires). Ah, c’est vrai que c’est plus dur ! Mais on les reconnaît quand même. Il faut être concentré. Avec le masque, les lunettes, le casque… Il y a un côté Belphégor.

« IL Y A BEAUCOUP DE MONDE »

Que retiens-tu de ce retour à la compétition jusqu’à présent ?
Ce qui m’a épaté pour l’instant, c’est la présence du public. Avant le début de l’épreuve, je me demandais comment ça allait se passer et si les gens allaient venir. Finalement, il y a beaucoup de monde. C’est un beau succès. Quand on regarde le visage des gens, les yeux des coureurs, on sent que tout le monde est très heureux que ça reparte, et ça fait du bien.

Cette reprise en France s’effectue avec un niveau très relevé…
Je viens sur cette épreuve depuis 1982, l’année de la victoire de Francesco Moser. J’ai souvent vu un beau plateau sur la course mais cette année, c’est vraiment un plateau exceptionnel avec Egan Bernal, Chris Froome, Thibaut Pinot, Romain Bardet, Warren Barguil, Bauke Mollema… Tout le monde est là. C’est super et ça fera date pour bien des raisons. On s’en souviendra dans dix ans. On dira que nous étions-là, sur cette course de reprise.

« ON VIT AU JOUR LE JOUR »

Malgré les mesures sanitaires, le public peut rester relativement proche des athlètes…
C’est l’idéal. C’est une distance intéressante pour le public, pas trop éloigné des coureurs. Il n’y a pas de selfies et d’autographes mais on a quand même retrouvé une bonne ambiance et un public chaleureux. J’ai l’impression que deux pièces du puzzle se sont ré-assemblées.

Le Tour de l’Avenir n’aura pas lieu dans les prochaines semaines. Plusieurs courses belges ont également annoncé leur annulation récemment. Es-tu inquiet pour la fin de saison ?
On vit au jour le jour. Je devais aller à l’Eurométropole Tour et c’est annulé. Je devais d’ailleurs enchaîner avec le Grand Prix de Fourmies, qui passe également à la trappe. Je pense que ça devrait aller en août. Espérons que ça se passe bien en septembre aussi. Mais le calendrier est clairement décapité au niveau international sur la fin d’année. Souhaitons que la saison aille à son terme. 

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