Clément Orceau : « J'ai complètement fait le deuil »
Clément Orceau a remis au fond. Le Vendéen de 25 ans a remporté ce dimanche au sprint massif le Grand Prix de Plérin (Côtes d’Armor), son premier succès depuis le reprise des compétitions (voir classement). Le sprinteur de la Roche-sur-Yon Vendée Cyclisme revient sur cette victoire pour DirectVelo et évoque ses prochains objectifs.
DirectVelo : Que représente ce succès ?
Clément Orceau : Ça fait du bien de gagner. J'ai passé un petit moment compliqué après le confinement. J'étais très fort sur les stages avec l'équipe en juillet, mais j'ai eu un petit retour de bâton début août. Je n'avais pas de grandes sensations. A la Coupe de France N2, le GP Christian Fenioux, où je fais 2e, battu de peu, j'ai pris un petit coup au moral. J'étais vraiment déçu pour le club, même si les dirigeants me disaient que ce n'était pas grave. J'étais vraiment déçu de finir deuxième. Donc là ça fait du bien de renouer avec la victoire. Ce succès récompense tout le travail de l'équipe. On est dans une bonne période. C'est toujours sympa d'avoir une bonne victoire dans ces moments-là.
UN SPRINT INÉVITABLE
Le sprint semblait inévitable ce dimanche à Plérin...
J'avais prévenu les gars que si au bout d'une heure il ne s'était rien passé, il fallait se préparer à un sprint massif. Parce que, mentalement, en voyant les tours défiler, tout le monde allait se dire "maintenant, on ne laisse plus sortir". Au final, c'est ce qu'il s'est passé. A dix tours de l'arrivée, je suis allé voir Bapthiste Bouvier qui marche très fort en ce moment. Je lui ai dit que c'était pour lui et que j'allais l'emmener au sprint. Et au final, quand je l'ai remonté dans le dernier tour, je me suis retourné aux 500 m, j'ai vu qu'il n'était plus dans ma roue. Je me suis dit qu'une arrivée comme ça, ça allait être compliqué pour qu'il remonte. Donc tout de suite, j'ai compris qu'il fallait que j'y aille pour faire quelque chose pour l'équipe.
Et tu trouves l’ouverture…
J'ai trouvé l'ouverture à 300 m. Je me sentais bien, j'ai compris que ça allait le faire. J'ai quand même eu un petit doute avec le vent de face parce que j'ai lancé de loin et que j'étais enfermé. Je devais être 15e à 300m donc j'ai voulu lancer tout de suite. Au Fenioux, je me fais battre comme ça vent de face, donc j'avais une petite crainte. A 50 m, j'ai vu que j'avais encore du jus et que je ne perdais pas de vitesse, donc c'était parfait. Terminer comme ça c'est cool.
DU CYCLO-CROSS CET HIVER
Vous allez enchaîner avec le chrono par équipe de la Coupe de France… N1.
Vu que c'est le club qui organise, c'est important d'y être. Et puis c'est toujours intéressant de faire un chrono par équipes. Même si on y va sans objectif, c'est juste pour avoir de bons repères, se faire plaisir et pour les jeunes de l'équipe prendre de l'expérience. Après, on aura le Grand Prix de la Tomate qui est une très belle course puis le Tour de Rhuys, la dernière manche de la Coupe de France N2. On espère entrer dans le Top 5 du général. Nous avions loupé Bordeaux-Saintes, on a perdu des points sur cette course. On va tout faire à Rhuys et on verra ce que ça va donner. Ce sera la fin de saison route pour moi parce qu'après je pars directement sur le cyclo-cross.
Avec quelles ambitions ?
Je ferai toute la saison en Vendée et en Pays de Loire. C'est vraiment pour m'amuser et me faire plaisir. Vu que je travaille à côté, je n'ai pas trop le temps de m'entraîner. Je me dis que si j'évite de trop couper, peut-être que je ne perdrai pas trop en énergie. C'est vraiment pour m'amuser, être avec les jeunes du club, leur montrer tout ce que je connais.
« DONNER MON ENVIE »
Et l’an prochain ?
Je serai toujours au club de La Roche-sur-Yon Vendée Cyclisme. J'ai commencé le DEJEPS à Poitiers. Je vais monter une équipe Juniors avec le club. On aura 10 coureurs. J’ai la confiance de tout le monde au sein du club pour monter cette équipe. C'est un projet qui me tient vraiment à cœur. Donner toute mon expérience, mon envie et mon énergie pour les jeunes, c'est vraiment un gros plaisir et j'attends ça.
Après la déception de ne pas être passé pro, tout semble aller pour le mieux pour toi...
On m'a dit de suite qu'il fallait que je trouve une deuxième occupation qui me fasse oublier tout ça. Au club de la Roche, j'ai été bien épaulé. En début de saison je l'avais encore un peu mauvaise, mais là maintenant, j'ai complètement fait le deuil. Je me dis que ce n'est pas grave, je profite des choses. Je vais être papa au mois de décembre. Je vois les choses différemment, je profite des vacances, de la famille, de tout le monde... C'était un rêve d'aller chez les professionnels bien sûr mais je le vis très bien. Je suis très content dans ma vie. J'arrive encore à gagner des courses. Je me fais plaisir partout. On ne peut pas demander mieux pour le moment.