La tête dans les bras quelques mètres après la ligne, Eliote Ponchon termine sur les rotules, après avoir tout tenté pour décrocher le podium, ce samedi, au Troyes Cyclocross UCI. Mais le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais a payé le dernier tour en furie de Jules Fernandes (voir classement). "J’ai fait une bonne course, je suis parti devant dès le début, dans les 2-3 premières places. J’ai essayé de tenir les deux de devant (Kenay de Moyer et Louis Sparfel) mais ils sont partis dans le gros dévers technique car j’ai fait une petite faute au deuxième tour".

Le Junior a longtemps bagarré pour la troisième place. "J’ai bien tenu quand même, j’étais super bien, je mettais des bonnes relances. Je me faisais gêner dans les parties techniques mais je donnais tout ce que je pouvais dans les portions roulantes". Finalement, Eliote Ponchon doit se contenter de la quatrième place. Loin d’être amère. "Je suis fier de moi, le podium était jouable, ceux de devant n’étaient pas loin, mais ils marchaient bien. Jules (Fernandes) me remonte dans le dernier tour et il a été très fort. Je n’ai pas réussi à le tenir. Mais j’ai fait une course à fond, tout allait bien, c’était nickel".

La course troyenne marquait la fin d’une échéance importante pour les Juniors, en stage depuis la fin décembre, sous la houlette du sélectionneur, François Trarieux. "J’ai fait un bon stage, j’ai montré que j’étais en forme. C’était décisif pour la sélection au Mondial, et je pense que j’ai mes chances, surtout avec une belle course comme celle là pour finir. C’était une belle semaine d’entraînement et un plaisir de courir en France. Les organisateurs se sont démenés car on n’a pas eu de courses chez nous".

« SI JE NE SUIS PAS SÉLECTIONNÉ, C’EST LA VIE »

L’optimisme et la capacité à relativiser une éventuelle mauvaise nouvelle est de mise, comme souvent chez le coureur de 17 ans. "Je ne me fais pas de souci sur la forme, elle est en constante montée. J’espère que François le verra, mais je sais que c’est compliqué d’établir une sélection. Ça déplaira à certains, ça fera plaisir à d’autres… Mais je me suis battu, je n’ai aucun regret. Aucun, insiste-t-il. J’ai tout donné. Si je ne suis pas sélectionné, c’est la vie. Mais j’ai montré que j’étais là". Grâce à sa deuxième place en Espagne à la mi-décembre, aussi.

Car pour courir cette saison lorsqu’on est Junior, il a fallu faire ses valises et voyager à travers l’Europe. Eliote Ponchon a opté pour cette solution. "J’ai fait au jour le jour. J’ai fait beaucoup de déplacements entre la Suisse, la République Tchèque ou l’Espagne. S’entrainer c’est bien, mais courir en vrai c’est différent. J’ai cet avantage d’avoir couru et ça a payé aujourd’hui (samedi), à Troyes. Comme c’est compliqué en France, on est obligé de voyager et ça créé beaucoup de fatigue. Mais j’ai réussi à gérer ça cette année".

Alors que le Championnat de France de Pontchâteau a fait l’impasse sur les compétitions Juniors, les échéances sont plus lointaines désormais. "C’est un Championnat, il y a un titre national, une belle course… je garde ça en vue si on en a un en fin de saison. Si ça a lieu et qu’on est au courant assez tôt, je me préparerai pour. Ce sera un objectif… comme le Championnat du Monde". À condition d’être dans la sélection. François Trarieux mettra fin au suspense ce lundi.