Viviane Rognant : « J'avais vraiment envie de participer »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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À l'heure où Amandine Fouquenet, 19 ans, remportait, le 10 janvier à Pontchâteau (Loire-Atlantique), le premier titre national de sa carrière chez les Élites, Viviane Rognant, 38 ans, se classait 13à l'arrivée (voir le classement). Le point commun entre les deux athlètes ? C'était leur deuxième participation au Championnat de France  de la catégorie. Le parcours particulier de la plus âgée des deux explique cette situation. "J’ai commencé le vélo sur le tard, en 2007, explique-t-elle à DirectVelo. Avec le club de Montauban, j’ai bien marché sur la route dès ma première année, et j’ai disputé la Grande Boucle Féminine Internationale (33e du général, remporté par Nicole Cooke, NDLR). Je travaillais à côté, donc autant dire que je ne m’entraînais quasiment jamais. Ensuite, j’ai surtout couru pour le plaisir en FSGT et UFOLEP, même si je continuais à gagner des titres." Mère de deux enfants, celle qui a monté son entreprise de e-commerce reconnaît sans mal avoir toujours privilégié le côté professionnel à sa carrière sportive, même si elle s’investit davantage ces dernières années. "Je m’entraîne le midi, quatre fois dans la semaine, pour un total d’environ 9 heures. Ce n’était pas le cas avant."

Après des années sur la route, elle est passée au cyclo-cross voilà cinq ans. D'abord en catégorie Master (catégorie 35-39 ans), où elle a raflé deux titres de championne de France et surtout trois titres mondiaux (2017, 2018, 2019), avant de rejoindre les Élites l'année dernière, et le Team Cross Castelsarrasin Tarn-et-Garonne. "J'avais envie de voir plus haut. J’ai pu disputer quelques épreuves de Coupe de France, où ça s’est plutôt bien passé." En 2020, elle a ainsi participé pour la première fois au Championnat de France, prenant la 14e place, et espérait faire mieux cette année, bien que sa participation ait longtemps été mise en suspens. "S’inscrire a été compliqué, reconnaît-elle. La participation des équipes FFC ne s’est décidée qu’au dernier moment. Il y avait une grosse incertitude. La Fédé n’a pas été très arrangeante avec les petits coureurs. Mais j’avais vraiment envie de participer."

« J'AIMERAIS DISPUTER PLUS DE COURSES EN BELGIQUE »

À Pontchâteau, l'Occitane s'est présentée dans de bonnes dispositions, après un hiver studieux en dépit des multiples annulations. "Ma préparation a été bonne, poursuit-elle. J’ai pu courir en Espagne en décembre, donc physiquement, j’étais prête. Par contre, au niveau du rythme, c’était la cata. J’ai vraiment réalisé un très mauvais départ, surtout que j’étais dans les dernières sur la ligne. Derrière, je suis remontée, mais à mon âge, et avec mon endurance, j’aurais préféré que ce soit plus long." Une petite déception pour celle qui visait le Top 10, sur un circuit de Coët-Roz qui convenait à ses qualités. "Vu que j’ai commencé assez tard, je suis encore moyenne en technique, même si je peux m’améliorer. Par contre, je suis puissante. Avec le dégel, il y avait quelques virages techniques, mais globalement, ça roulait bien. C’était un circuit physique. C’est vraiment sur ça que s’est faite la différence." Elle se déclare tout de même "satisfaite d’avoir participé", et relève une densité toujours plus importante chez les Élites. "Le niveau est plus haut d’année en année. Les jeunes sont fortes, et peuvent jouer au niveau international. C'était moins le cas il y a quelques temps."

Pour sa part, Viviane Rognant aimerait également "disputer plus de cyclo-cross l’année prochaine, notamment en Belgique. J’ai hésité à y aller cette année, mais c’était compliqué. Ça prend du temps, et ça coûte cher." Elle se donne ainsi "une année à fond pour marquer des points UCI. Tant que je pars derrière, ce n’est pas bon, donc je veux voir ce que je vaux en partant devant." Avant d'envisager des épreuves internationales, elle s'apprête à basculer sur la saison sur route, au sein de la nouvelle équipe de l'Occitane Cyclisme Formation, labellisée en N2. "Cette équipe va permettre aux jeunes qui ont des résultats de découvrir le haut niveau, explique-t-elle. Pour ma part, j'ai envie de disputer des épreuves de Coupe de France, et pourquoi pas aller chercher un Top 20." Et si elle envisage de faire encore deux ans au plus haut niveau, elle continuera bien entendu le vélo ensuite, mais cette fois-ci "pour le plaisir."

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