Florent Castellarnau : « J’en ai trop fait »
Sentiments mitigés pour Florent Castellarnau après le Tour du Gévaudan (Élite Nationale). Très ambitieux sur cette épreuve qu’il avait cochée sur son calendrier depuis plusieurs semaines, le Languedocien de 27 ans a fait la course avant de prendre place dans le Top 10 (voir classement). Entre la satisfaction d’avoir été particulièrement actif et la déception de ne pas avoir décroché un meilleur résultat, le sociétaire du Team Pro Immo Nicolas Roux est revenu sur sa course juste après sa descente de vélo, dimanche après-midi.
DirectVelo : Tu as été l’un des coureurs les plus actifs de ce Tour du Gévaudan !
Florent Castellarnau : Quand j’ai appris, il y a deux semaines, que cette course allait être en Élite et qu’on allait la faire, j’étais ultra motivé. En tant que Languedocien, j’étais presque à domicile (il est né à Béziers et a grandi à Cessenon-sur-Orb, dans l’Hérault, NDLR) et ça me tenait à cœur de performer ici. Le profil me convenait, même si la Jalabert était quand même assez loin de l’arrivée. Je me doutais que ça allait arriver avec un bon petit groupe. Au final, j’ai fait la course parfaite. J’ai été devant toute la journée mais j’en ai trop fait, c’est sûr. Je voulais vraiment que ce groupe aille au bout car je sentais que je pouvais tirer mon épingle du jeu.
« J'ÉTAIS LÀ POUR GAGNER »
On a le sentiment que tu étais la carte N°1 de l’équipe pour cette épreuve où le Team Pro Immo était venu en nombre…
Sur une course comme ça, il faut être léger et avoir des qualités de grimpeur. Mais il fallait quand même faire la course car je savais très bien qu’avec le vent et le profil, il y avait moyen que ça se joue en partie avant la Jalabert. J’étais la carte privilégiée car j’étais le plus à même de bien passer la Jalabert et de jouer la gagne. Mais je n’étais pas un leader désigné pour autant même si dans ma tête, j’étais là pour gagner.
Avais-tu prévu d’anticiper la bataille finale ?
J’adore cette façon de courir, j’aime quand ça part de loin. Je voulais retrouver cette façon de courir, oui. Je l’ai retrouvée aujourd’hui. C’est là que je suis le meilleur, je crois. Il n’y a pas eu la gagne au bout mais ça ne saurait tarder, j’espère.
« AU SPRINT, JE N’AVAIS PLUS GRAND-CHOSE »
Quelle a été la clef ou le tournant de la course selon toi ?
La situation était vraiment intéressante lorsque je suis ressorti dans un groupe avec Thomas (Acosta) et Morne (Van Niekerk) avant la Jalabert… On a attaqué la montée encore plus devant, en petit comité (ils étaient sept avec également Julien Gagné, Thomas Joly, Adrien Maire et Julien Souton, NDLR). Malheureusement, Julien Souton a pété dans la descente. Je pense que c’est ce qui a fait qu’on n’a pas été au bout. Julien, je t’en veux d’avoir pété dans la descente, je veux le dire ! (rires). Car je pense que c’est lui qui a ensuite roulé derrière pour Joris Delbove… Tu fais chier Julien (sourire) ! On s’est fait reprendre au pied de la Jalabert. C’est dommage.
Que t’a-t-il manqué ?
Sans doute le fait de ne pas avoir couru depuis Rhodes, il y a quatre semaines. Il était prévu que je coupe et que je reprenne à Dijon mais on n’a pas pu y aller à cause d’un cas de Covid. C’est sûrement ce qu’il m’a manqué. Je suis arrivé en étant bien, avec de bonnes jambes. Mais au sprint, je n’avais plus grand-chose. Sans avoir couru, c’est pas mal, la forme est déjà là. Et d’un autre côté, je suis quand même très déçu car je fais une place anecdotique alors que je m’étais mis cette course en tête et que j’avais très envie d’y performer. Mais je ne suis pas passé à côté de l’objectif non plus puisque j’étais devant. Il m’en manque encore un peu. On a pris la chaleur sur Issoire la veille, à 45 km/h de moyenne, ça n’a peut-être pas aidé non plus. Mais c’est comme ça, ça servira pour la suite. Plein de courses vont s’enchaîner maintenant. Il y aura de quoi faire !