Il s’en approchait ces dernières semaines, cette fois la victoire ne lui a pas échappé. 9^e au début du mois à Theneuil, puis 4^e à Cromac il y a dix jours, Jérémy Roma a enfin levé les bras sur une course Toutes Catégories, ce lundi, au Grand Prix d’Is-sur-Tille. "Les jambes sont là, il manquait vraiment la victoire. Il y a eu quelques places dans les 10. C'est la première saison où j'arrive à jouer la victoire donc c'est un peu nouveau pour moi. J’en profite et je prends tout ce qu'il y a à prendre". En plus, le coureur du Paris Cycliste Olympique y a mis la manière. Parti seul à une douzaine de kilomètres de l’arrivée, il a fait mieux que résister puisqu’il n’a fait que creuser l’écart jusqu’aux derniers instants de la course. Pour finalement s’imposer en solitaire (voir classement).

Sur un circuit de 10 kilomètres, il a dû résister au retour de ses anciens compagnons d’échappée. "J'ai eu très mal sur la première partie, puis je me suis dit que si je passais la bosse ça serait bon. Quand j'ai vu 40 secondes, dans le fond je le savais, mais j'ai tout mis jusqu'au bout". Jérémy Roma s’est surpris à être aussi fort. "J'y ai cru seulement dans les 5 derniers kilomètres. J'évitais de me retourner au début. J'avais l'impression que je mettais du temps à prendre de l'avance et que j'allais m'écrouler". Mais il n’en a rien été. Malgré une première moitié de course où le peloton n’a jamais débranché. "Il y a deux gars qui sont sortis. J'y suis allé ensuite. On a pris vent de dos en sortie de virage, ça a créé une grosse cassure et on est parti à 16. Ça a mis beaucoup de temps à sortir. C'était très usant, ça roulait vite donc ça ne sortait jamais".

« ÇA ME CHANGE LA VIE »

Une fois à 16 unités aux avant-postes, Jérémy Roma a commencé à prévoir son coup de folie. "Quasiment toutes les équipes étaient là, ça a bien tourné puis quelques coureurs ont commencé à se regarder. Mon directeur sportif m'a dit qu'il n'y avait rien à perdre et qu'il fallait la tenter. J'ai essayé, ça a fonctionné". Le coureur de 26 ans va se souvenir de son week-end en Côte-d’Or, après avoir fait partie des six derniers rescapés de l’échappée la veille, à Dijon-Auxonne-Dijon. "Hier (dimanche), j'étais très déçu, je n'ai jamais fait de place en Elite, je me retrouve dans les six derniers. Je me fais à moitié endormir quand les trois sortent. Même si jouer face à Axel Zingle (à qui il succède au palmarès à Is-sur-Tille, NDLR) est quasi mission impossible, j'aurais aimé jouer la victoire".

Le champion d’Île-de-France du contre-la-montre doit selon lui ce succès à son nouveau rythme de vie en 2021. "Je suis en temps partiel depuis octobre dernier. Avant je devais allier le vélo avec mon boulot et ce n'était pas facile. Je roulais le soir entre 19 et 22 heures, mais c'était difficile de faire des grosses sorties. Maintenant j'ai trois après-midi dans la semaine pour rouler. Ça me change la vie et je vois la différence". Alors que la première manche de Coupe de France N2 approche, "le premier gros objectif" aux Boucles Nationales du Printemps, la bonne forme arrive au bon moment pour Jérémy Roma. "On en veut toujours plus, j’aimerais essayer de gagner en Elite, ça ferait du bien", sourit-il. En tout cas, le compteur est maintenant débloqué.