Un Championnat « pesant nerveusement » pour Théo Delacroix

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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À l’entrée du parking des équipes, le bus bleu de la formation Deceuninck-QuickStep abrite Julian Alaphilippe, Rémi Cavagna et Florian Sénéchal mais également un invité de l’équipe Trek-Segafredo, en la personne de Julien Bernard. L’imposant véhicule tranche avec la voiture qui sert de seul petit habitacle au duo d’une autre WorldTeam : Intermarché-Wanty Gobert, représentée à Épinal par Jérémy Bellicaud (22 ans) et Théo Delacroix (23 ans). “On est jeunes, on ne connaît pas encore très bien les autres coureurs qui n’ont pas de staff avec eux pour faire quelque chose ensemble”, indique ce dernier. L’ancien Champion de France Espoirs s’est ainsi retrouvé dans des conditions particulières au départ de son premier Championnat national chez les grands. “Être sans staff sur une telle course m’a apporté pas mal de stress. Il faut s’organiser, faire appel à la famille un peu au dernier moment. Ça bouffe du jus. On aurait dû avoir un peu plus de soutien mais ça a changé au dernier moment. Il a fallu aller à la permanence nous-mêmes, préparer les bidons, expliquer à la famille comment s’organiser aux ravitaillements…”, témoigne l’ancien coureur du CC Etupes pour DirectVelo.

Des conditions loin, très loin, de ce qu’il connaît habituellement sur toutes les autres courses de la saison. “Il y a beaucoup de petites choses à faire, notamment quand il fait chaud comme ce dimanche. J’aime quand c’est bien fait, donc c’est un peu pesant nerveusement. Ma famille a aussi aidé Jérémy (Bellicaud), c’était sympa”. Pour le briefing d’avant-course également, les deux Français se sont “débrouillés” comme des grands. “Je sortais du Dauphiné où on était chouchouté, c’est un peu le jour et la nuit. On espère qu’on pourra mieux s’organiser dans le futur ou, encore mieux, avoir plus de Français dans l’équipe et un vrai staff avec nous comme c’était le cas avec Guillaume Martin dans le passé. On a Intermarché comme sponsor, on peut espérer des recrues”.

« C’EST MA FAÇON DE COURIR »

Côté course, Théo Delacroix et son seul coéquipier Jérémy Bellicaud ont d’abord raté l’échappée de treize éléments, qui s’est finalement avérée être la bonne. “J’avais dit à Jérémy que l’échappée était une bonne option vu le circuit. Quand l’échappée a pris cinq minutes d'avance et que ça ne roulait pas vraiment derrière, j'ai compris que seuls des coureurs comme (Julian) Alaphilippe ou (Guillaume) Martin pouvaient rentrer. Et c’est à peu près ce qu’il s’est passé. Nous n’étions que deux de l’équipe et c’était difficile de prendre l’échappée d’autant plus qu’elle a eu du mal à se former. J’ai essayé dans le premier tour de partir en espérant qu’on ne serait pas trop surveillé mais ça n’a pas marché. Je n’ai pas été très intelligent en début de course en étant trop fougueux”.

Il a ensuite tenté sa chance dans la dernière partie de ce Championnat, mais à contre-temps. “Au bout de 170 km, les coureurs de TotalEnergies ont mis un coup dans la bosse. Au sommet, j’ai senti que ça se regardait et on est sorti avec Hugo Hofstetter et Rémy Rochas. Je n’ai pas compris pourquoi Rémy ne voulait pas collaborer au début mais au bout d’un moment, on a réussi à s’entendre”. Malheureusement pour lui, le Jurassien a dû laisser filer Rémy Rochas, lequel est parvenu à faire la jonction sur la tête de course. “J’ai un peu coincé passé le cap des 200 km, mais je retiens surtout le fait d’avoir été offensif. C’est ma façon de courir et je suis content. Je n’ai pas à rougir de ma course. On était là pour être acteurs car on savait qu’on ne pourrait pas suivre les cadors”

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