Un an de plus, un an de mieux pour les poursuiteuses
Le 26 février 2020, au Championnat du Monde de Berlin, les poursuiteuses françaises ont arraché d'un rien leur billet pour Tokyo aux dépens des Belges. Pour moins de 3 dixièmes de seconde le quatuor s'est offert un voyage de près de 10 000 km mais à cause du coronavirus, elles ont attendu plus d'un an en salle d'embarquement. Lundi 2 août, elles remonteront en piste à Izu pour leur première compétition ensemble depuis 18 mois.
« DEPUIS L'AN DERNIER, C'EST LE JOUR ET LA NUIT »
Cette année de report des Jeux a permis aux cinq filles sélectionnées (lire ici) de s'améliorer. "On a beaucoup travaillé depuis le report, c'est sûr qu'on a envie de montrer les progrès qu'on a réalisés depuis un an et demi", affirme Marion Borras à DirectVelo. Dans les faits, Coralie Demay constate les effets. "Je mets plus gros, je travaille la musculation". Depuis un an et demi, la distribution des rôles s'est fixée. Ainsi, Valentine Fortin occupe le rôle de démarreuse du quatuor avec plaisir. "J'aime bien cette responsabilité de lancer l'équipe. Ce poste correspond le mieux à mes qualités physiques. Je n'ai pas de pression négative pour ce poste".
Le confinement a aussi eu du bon pour Victoire Berteau. "Depuis l'an dernier, c'est le jour et la nuit. Avant, je ne pouvais pas mettre de mots sur la poursuite. J'avais peur de pénaliser l'équipe. Quand on est moins bien et que les autres sont dans leur meilleur jour, on les pénalise. J'avais l'appréhension de la discipline, je ne saurais pas trop l'expliquer. Mais c'est le vélo, tout le monde ne peut pas être à 100%, il faut accepter les jours sans. Depuis, j'ai vu les progrès et ça m'a remotivée".
MIEUX QU'À BERLIN À L'ENTRAINEMENT
La poursuite par équipes française n'évolue pas dans une bulle. La Terre a continué de tourner aussi pour les autres équipes. "Il n'y a pas eu de courses, tout le monde a travaillé dans son coin", remarque Marie Le Net. Les Françaises veulent prouver leurs progrès grâce au chronomètre avant de viser un bon classement. "La place c'est en plus, ajoute Valentine Fortin. A l'entraînement, on est mieux que notre temps de Berlin (4'21", NDLR). On ne peut pas être aussi mal qu'à Berlin. Nous sommes préparées pour être au top le 2 août".
Cette année de plus rapproche aussi l'équipe de poursuite olympique de Paris 2024. "On a vraiment de belles choses à faire ensemble jusqu'à Paris. Ça va nous laisser trois ans de plus de matûrité, prévoit Marion Borras. Tokyo c'est une étape pour voir comment notre préparation porte ses fruits. On espère que ça sera encore mieux à Paris".