Florent Gardella tient son succès de référence. Le coureur de 21 ans a décroché sa première victoire au niveau Elite Nationale, ce vendredi, dans les rues de Lançon-de-Provence, en réglant le sprint massif venu conclure la 2e étape des 4 Jours des As-en-Provence (voir classement). DirectVelo a recueilli la réaction du coureur du Team Sprinter Nice Métropole après l’arrivée.

DirectVelo : L’équipe et toi avez parfaitement manoeuvré dans le final !
Florent Gardella : Franchement, il y a eu un gros travail du collectif. Il n’y a rien à redire. C’était le sprint idéal, celui où l’on a le mieux manœuvré de toute la saison et ça fait plaisir d’avoir pu compter sur un collectif comme celui-là dans le final. Dans les derniers kilomètres, il fallait vraiment rester devant car la route était abîmée. Je ne voulais pas me faire déborder sur les côtés. D’autant qu’il y avait une courbe à 200 mètres de l’arrivée et à ce moment-là, il fallait obligatoirement être dans les trois premiers pour espérer gagner.

La course a été beaucoup plus calme que la veille. As-tu vite compris que ça se jouerait au sprint massif ?
Oui, surtout quand on est rentré sur les petits tours. J’ai compris que les coureurs de Pro Immo géraient l’écart avec l’échappée. Ils ne voulaient pas rentrer trop tôt pour éviter de se faire contrer en fin de course. Je me doutais bien qu’ils allaient la jouer pour (Karl-Patrick) Lauk. Dans le final, on a discuté avec Paul (Hennequin) pour savoir qui allait lancer qui. Il fallait un coureur pour travailler pour l’autre et on a décidé que je serais celui qui allait jouer sa carte.

« BEAUCOUP DE FRUSTRATIONS »

C’est un succès important pour toi !
Elle fait super plaisir celle-là ! Cette année, j’ai eu le Covid, des ennuis mécaniques… Beaucoup de frustrations, malgré un bon début de saison. Après, au niveau des résultats, il me manquait quelque chose. J’étais à la recherche d’un gros résultat.

T’en sentais-tu capable ?
Oui même si j’ai vraiment eu du mal à retrouver mon niveau après le Covid. Même si j’arrivais à reprendre le rythme de course, les muscles tétanisaient dans les efforts lactiques. Au niveau cardiaque aussi, j’ai eu du mal à revenir au niveau. Mais je n’avais pas fait une grosse coupure car j’avais le Championnat de France Espoirs dans le viseur, alors je l’ai préparé malgré le Covid. Mais finalement, je n’y étais pas arrivé à mon niveau.

Et ce vendredi, tu devances le leader du Challenge BBB-DirectVelo, Karl-Patrick Lauk, double vainqueur de l’épreuve en 2016 et 2017…
C’est clair, ça fait d’autant plus plaisir de battre un coureur de ce niveau-là au sprint. Mais honnêtement, sur le moment, on ne pense pas à ça. Que ce soit devant lui ou un autre, ce qui compte, c’est de gagner.

« UN SIGNAL INTÉRESSANT »

Qu’est-ce que cette victoire peut changer pour la suite ?
Il manquait peut-être ça. Clairement, ça peut être un déclic même si je savais déjà que j’allais vite au sprint. De par mon gabarit, je sais que je reste limité sur les gros sprints massifs. Mais sur des parcours usants, ça peut passer et je peux m’exprimer.

Le calendrier de l’équipe t’a permis de te confronter à certains pros en Classe 2 cette année…
Justement, ces épreuves de Classe 2 m’ont fait beaucoup de bien. On n’y est pas acteurs de la course comme ici, ça roule plus en rouleau-compresseur, mais j’ai senti que ça me correspond très bien. J’ai fait beaucoup de Top 10 ou Top 20 sur ces courses-là. Elles m’ont donné de la force et de la confiance. On voit des mecs qui marchent fort en Élite et qui n’arrivent pas à marcher chez les pros car la physionomie des courses ne leur convient pas. Mais de mon côté, je sens que ça peut marcher.

Lors de cette 2e étape, d’ailleurs, la course s’est courue comme chez les pros, avec une échappée contrôlée à distance par le peloton puis un sprint massif...
Exactement ! Et ça confirme encore une fois que ce genre de scénario me convient bien. C’est forcément un signal intéressant pour la suite.