Per Strand Hagenes : « Ça ne passe pas loin »
Pour sa première vraie saison au haut niveau, Per Strand Hagenes impressionne. Vainqueur de deux manches de Coupe des Nations, au One Belt One Road et à la Course de la Paix, en plus de victoire d’étapes à foison, comme à Aubel-Thimister-Stavelot, le Norvégien faisait office d’épouvantail, à Trente, à l’occasion du Championnat d’Europe Juniors. Mais il a calé sur Romain Grégoire dans un sprint à trois (voir classement). "Ça reste un bon résultat, c'est sûr que quand tu fais deuxième en passant aussi près tu es un peu déçu. Mais tu ne l'es pas longtemps après une deuxième place sur un Championnat d'Europe".
Accompagné du futur vainqueur et de Lenny Martinez, il ne s’est pas posé de questions. "On a bien travaillé ensemble, évidemment les deux Français avaient intérêt à faire un gros tempo pour qu'on ne soit pas repris. Placer deux coureurs sur le podium était évidemment super pour eux. Donc on s'est bien aidé. J’ai peut-être fait quelques erreurs dans le final… et j'ai perdu !". Dans le dernier passage dans la bosse, les Bleus ont accéléré l’allure, avec Per Strand Hagenes sur le porte-bagages. "C'est monté très vite dans le dernier passage de la bosse, les Français sont passés à l'attaque en premier, j'ai juste pris la roue. Puis je me suis mis à fond pour essayer d'aller jouer la victoire comme ça. Ça ne passe pas loin".
« JE PENSE QUE QUAND ON NE GAGNE PAS, C’EST QU’ON FAIT UNE ERREUR »
Celui qui rejoindra les rangs de la Jumbo-Visma Development Team la saison prochaine estime qu’être avec deux Français était une bonne chose pour lui. "Être avec des coureurs de différents pays n'aurait pas changé grand chose. Les Français ont bien roulé, ils avaient deux médailles acquises, donc je pense que c'était très bien d'être devant avec eux. C'est compliqué d'analyser mon final à chaud. Je pense simplement que quand on ne gagne pas, c’est qu’on fait une erreur". Malgré sa pointe de vitesse, il estime que rien n’est sûr dans un sprint. "Même en étant rapide, parfois tu gagnes, parfois non, aujourd'hui non. On avait des bons sprinteurs dans l'équipe, on aurait aimé un sprint massif ou en gros groupe. Mon objectif était de suivre les costauds jusqu'au sommet de la bosse. C'est ce qui s'est passé finalement".
Skieur avant d’arriver dans le vélo, Per Strand Hagenes se dirige vers une carrière chez les pros sur deux roues. "Je vais prendre le vélo aussi souvent que possible, parce que j'ai un contrat avec Jumbo Visma DT. Mais je pense que je vais continuer à m'entrainer au ski, voire faire quelques courses". Avec ses sept succès cette année, et ses douze Top 10 en 17 jours de course, il fera des Mondiaux "un gros objectif. Je ne sais pas encore quel coureur je suis. Mais je pense que j'ai des bonnes qualités de puncheur". Il tend ainsi à profiter de la dynamique norvégienne. "Je ne sais pas si le vélo est un gros sport en Norvège mais il grandit. On commence doucement à avoir de très bons coureurs, et je pense que les jeunes générations sont tout aussi fortes. Peut-être que le cyclisme tend à devenir un grand sport chez nous". Et Per Strand Hagenes en est un ambassadeur chez les Juniors.