Difficile de rendre un plus bel hommage. Benjamin Thomas a tenu à saluer Morgan Kneisky qui disputait ce dimanche la dernière course de sa carrière à l’occasion de l’américaine du Championnat du Monde. “Je devrais être déçu de la course. On ne passe pas loin du podium (le duo termine 5e, NDLR). Je suis assez exigeant, je vois les erreurs que j’ai faites mais là je m’en fous”, lâche le Tarnais au micro de DirectVelo.

« ON NE LE REMERCIERA JAMAIS ASSEZ »

Le coureur de la Groupama-FDJ avait surtout envie de profiter du moment après cette ultime course en compagnie du Franc-Comtois. “J’ai envie de remercier Morgan et de le féliciter pour son immense carrière, confie-t-il. Il va passer de l’autre côté de la barrière et je lui souhaite d’avoir encore plus de réussite”. Benjamin Thomas estime devoir beaucoup à son compère. “Il a été mon modèle, il m’a tout appris, assure-t-il. Quand on me dit il y a deux jours que j’ai fait une course parfaite (sur la course aux points, NDLR), c'est car je suis un élève de Morgan. Il m’a donné plein d’astuces. Il peut être fier de ce qu’il a fait. On ne le remerciera jamais assez. Il y a une équipe de France jeune, et tout ce qu’on fera ces futures années, ça sera son héritage”.

Morgan Kneisky a souffert sur sa dernière compétition. “Ça a été une course intense. Le niveau s’est élevé ces dernières années. Je n’avais pas enchaîné des courses de ce niveau-là depuis deux ans, rappelle-t-il à DirectVelo. C’est peut-être ce qu’il m’a manqué dans les 50 derniers tours”. Il était “en bout de course” à la fin de cette américaine remportée par les Danois Michael Morkov et Lasse Norman Hansen. “Je ne peux rien regretter, et Benjamin non plus car il a fait ce qu’il fallait. Il a fait des choses incroyables. Nous sommes à notre place".

« UNE BELLE FIN »

Ce dimanche, l’essentiel était ailleurs pour le Bisontin. “L’objectif principal était de se faire plaisir, et ça a été le cas. Nous avons participé à la course au podium. Nous avons fait vibrer le vélodrome et pour moi, c’est une victoire”. Morgan Kneisky n’est pas du genre à se laisser submerger par l’émotion. “Mais j’y ai quand même pensé avant le départ”. Une fois l’épreuve lancée, il était concentré sur son effort. “Les émotions vont arriver maintenant. Ça va être du bonheur toute la soirée. Le retour à la réalité va être dur demain (lundi)”.

Le quadruple Champion du Monde sur piste - trois fois à l’américaine et une fois au scratch - parle d’une “belle fin”. Il est surtout heureux d’avoir pu choisir sa sortie et a même été « chanceux » avec le désistement du Turkménistan qui devait accueillir l’évènement. “C’est magnifique de finir ici, à Roubaix alors que le VC Roubaix m’a soutenu pendant la moitié de ma carrière chez les pros. J’ai fait mon dernier trajet entre l’hôtel et le vélodrome sur les routes de Paris-Roubaix. C’est un ensemble de choses qui rajoute de l’émotion”.