Julian Cariou, l’homme du Penn-ar-Bed
Début 2021, Julian Cariou s’était fixé un objectif précis : décrocher une victoire sur une Fédérale Juniors. Ce qu’il est parvenu à accomplir en fin de saison en remportant le classement général de la Penn Ar Bed, en trois temps. “C’était un sacré week-end, quand j’y repense ! Le premier jour, j’ai crevé à trois kilomètres de l’arrivée alors que je pouvais déjà jouer la gagne. J’étais déçu car j’avais eu le sentiment d’être passé à côté de quelque chose de beau. Le lendemain, j’ai pris le maillot de leader sur le chrono et je me suis retrouvé en tête du classement général avant la dernière étape en ligne du dimanche après-midi. Gagner le général a, ensuite, été la cerise sur le gâteau”, se souvient-t-il après coup. Le J2 a donc appris à défendre un maillot, avec calme et autorité. “Quand tu portes un maillot de leader, tu es fier. Mais en même temps, il y a une sorte de peur, en quelque sorte. Je sentais qu’il y avait un vrai danger de le perdre car les premiers poursuivants n’étaient qu’à quelques secondes. Défendre un maillot n’est pas facile à gérer. Il faut bien analyser chaque mouvement de course sans s’enflammer ni sauter sur tout ce qui bouge. C’était une belle expérience”.
UN SUCCÈS SUR SES TERRES FINISTÉRIENNES
Une expérience d’autant plus belle et marquante qu’il l’a emporté sur ses terres, à la pointe nord-ouest du Finistère, entre Plougonvelin, Ploumoguer et Plouzané, sur une épreuve qui porte le nom du département, lui qui y a passé toute sa jeunesse et qui y réside toujours aujourd’hui. “Mon objectif du début de saison était de gagner une Fédérale. Le faire par chez moi, c’est encore plus beau”. Cette victoire dans le Léon est aussi la récompense de longues années de dur travail à l’entraînement pour un coureur qui a découvert le cyclisme devant sa télévision, tout petit, en regardant le Tour de France avec son grand-père. “J’en fais depuis onze ans. Un pote s’y est mis, un jour, j’ai décidé de le suivre et c’était parti”, sourit l’étudiant en Bac Pro électricité.
ENCHANTÉ DE REJOINDRE LA CRÊPE DE BROCÉLIANDE
“J’avais déjà pris de l’expérience et du niveau en 2020. J’ai senti, cette année, que j’avais encore passé un cap, ce qui m’a permis de jouer la gagne à plusieurs reprises sur de belles courses”. Tout au long de la saison, il a pratiquement toujours couru en Bretagne. Mais pas que ! Julian Cariou se souvient d’ailleurs très bien de sa découverte de la Ronde Sud Bourgogne. “C’était loin de la Bretagne, ça changeait. Je ne connaissais personne sur cette course, aucun adversaire. C'était un sentiment particulier et vraiment l’inconnu”. Le Breton du Team Sportbreizh-Harmonie Mutuelle a également découvert les routes du Nord et l’enfer des pavés de Paris-Roubaix. “Malheureusement, j’ai été arrêté à sept kilomètres du vélodrome alors que je tenais à finir. On m’a demandé de m’arrêter, j’étais trop loin. C’était dur à avaler. Pour sept bornes… En tout cas, je m’en rappellerai. C’était une sacrée expérience. À la télé, on se dit que c’est dur mais pas insurmontable. Et en fait, c’est vraiment un sacré truc… J’avais mal partout à la fin de la journée”. Désormais, il s’apprête à faire ses premiers pas en tant que coureur Espoir au Team La Crêpe de Brocéliande-BLC. “C’était la suite logique après avoir couru au Team SportBreizh chez les Juniors. J’espérais intégrer ce groupe et j’ai hâte de débuter. Le début de saison sera l’occasion de prendre mes repères mais je compte bien performer dès la première saison si c’est possible”.