Alberto Bettiol a eu besoin de plusieurs minutes pour récupérer. Incapable de descendre de sa machine quelques instants après avoir coupé la ligne d’arrivée, l’Italien a trouvé appui contre une voiture d’invités de l’Étoile de Bessèges (2.1), stationnée dans le prolongement de la ligne d’arrivée. Le temps de prendre de grandes bouffées d’oxygène et de faire retomber un cœur qui battait la chamade. Maillot jaune sur le dos - tunique distinctive du leader du classement par points et non du premier au classement général -, le coureur d’EF Education-EasyPost venait de se faire la peau dans les dernières pentes du Mont Bouquet. “J’étais venu avec l’ambition de faire de belles choses ici mais sur un début de saison, c’est toujours difficile de savoir vraiment où l’on en est, ça reste de la préparation. Je suis plutôt satisfait de ma montée. J’aurais pu perdre plus de temps mais je reste dans le jeu”, s’est-il satisfait auprès de DirectVelo, après avoir retrouvé ses esprits.

Un temps présent dans le premier groupe de contre-attaque derrière Tobias Johannessen (Uno-X), Jay Vine (Alpecin-Fenix) et Antonio Tiberi (Trek-Segafredo), le Transalpin a perdu de précieuses secondes dans les dernières pentes, très raides. Surtout, il n’est pas parvenu à combler son retard sur Benjamin Thomas (Cofidis) au classement général. “À chaud, c’est dur de faire le point. Il faudra voir les écarts mais c’est évident que tout va se jouer demain (dimanche) sur le chrono maintenant. L’équipe a fait un gros travail encore une fois et j’ai ensuite tenté de leur rendre la pareille en m’accrochant le plus possible jusqu’au bout”.

Au classement général, trois coureurs se tiennent désormais en huit secondes (voir classements) et Alberto Bettiol peut toujours rêver d’enlever le classement général. Il devra pour cela réaliser un très gros chrono entre le centre-ville d’Alès et le sommet de l’Ermitage. “Je n’ai pas envie de me mettre trop de pression, ça reste un début de saison. Évidemment, je vais tout donner pour tenter de gagner mais je vais rester serein. Se mettre de la pression ne servirait à rien. Il y a d’autres coureurs très forts ici, on l’a vu. De mon côté, je m’améliore chaque jour mais je ne sais pas si ça sera suffisant”. En 2020, Alberto Bettiol avait remporté ce même chrono final sur les routes gardoises. De quoi lui permettre d’aborder cet effort solitaire avec confiance. Mais il devra aller chercher un Benjamin Thomas lui aussi en très grande condition. Le suspense reste entier.