Le cyclo-cross des universités de Bruxelles, dimanche dernier, s'est résumé à une course de remontée pour Théo Thomas. L'Espoir 3 a connu un départ perturbé. "Un coureur d'Alpecin-Fenix a chuté dans le premier virage. J'ai été gêné et je suis reparti dernier. Je savais que physiquement, je n'étais pas trop mal même avec des jambes un peu dures. Je pouvais donc remonter mais pour jouer avec les cinq premiers, ce n'était pas possible de revenir, explique-t-il auprès de DirectVelo. Devant, même si ça temporise à certains moments, ça fait la course à rythme très élevé".

« APRÈS LE MONDIAL, RIEN NE PEUT ÊTRE PIRE »

Le Français de 20 ans, sixième de cette dernière manche du Trophée X2O, a réalisé un solide week-end avec sa 12e place à Asper-Gavere, la veille. "C'est un beau résultat mais ce qui est surtout positif, c'est que j'ai notamment joué avec Laurens Sweeck, Lars van der Haar et Kevin Kuhn dans les deux premiers tours. Aller au contact du Top 10, en tant qu'Espoir 3, c'est beau. Ça paraît naturel de rouler avec les Elites, mais il y a deux ou trois ans, ce n'était pas le cas, souligne-t-il. C'est bon pour la suite. Après le Mondial, rien ne peut être pire donc tout est bon à prendre".

Son Championnat du Monde à Fayetteville ne s'est pas passé comme il l'espérait. "Les gens ont dû interpréter ça de la façon suivante : c'est du vélo, un jour sans. Ça a été difficile à digérer parce que derrière la contre-performance, il y a des choses que les gens ne savent pas et qu'ils ne sauront jamais. Ça a été très dur. Je veux remercier l'équipe de France, ma famille, mon équipe, mes amis. Notamment Antoine Huby et Lilou Fabrègue, qui m'ont remonté le moral après la course. Encore maintenant, j'ai des jours où le moral tombe, où tu penses aux sacrifices que tu fais... Il y a des choses qui doivent changer, d'autres qui ont déjà changé. Le négatif, il faut essayer de le gommer", confie un Théo Thomas tout de même satisfait de sa saison, dans sa globalité. "Ma saison est bonne dans le sens où les gens ont vu mes capacités, je pense. Je peux jouer avec le top mondial. Elle est positive mais pas super. Je n'ai pas le sentiment d'avoir fait les performances que je peux réaliser. Il y a beaucoup de positif mais aussi de négatif. Je suis heureux car j'avais un virus la saison dernière et j'étais tout le temps fatigué, à contre-temps. Chaque année, il y a du positif et c'est ça le principal".

AVOIR UN BAGAGE AVANT DE PASSER PRO, SUR LA ROUTE

Après le dernier week-end de cyclo-cross à Saint-Nicolas et Oostmalle, Théo Thomas roulera sur la route avec le CC Etupes. "J'ai choisi de rester car ils ont aussi été présents dans les moments difficiles. Je veux faire des grosses performances mais aussi apprendre avec l'équipe, pour aller chez les pros sur la route. C'est mon rêve, mon objectif. Pour devenir un bon coureur, je pense qu'il faut s'armer en Amateurs pour arriver chez les pros avec un bagage. Je ne me verrais pas passer chez les pros au 1er mars, insiste-t-il. J'ai le sentiment que le CC Etupes me laissera ma chance de temps en temps, je l'ai demandé. Mais derrière, je jouerai aussi le jeu d'aider des coureurs comme Gwen Leclainche et d'autres. J'ai envie de me faire plaisir, et les sensations me le permettent".

Outre la route, l'Alsacien fera peut-être quelques apparitions en VTT. "J'aimerais en faire pour travailler la technique, disputer quelques courses à haut-niveau pour éventuellement disputer le Championnat de France. J'en discuterai avec Melvin Rullière et mon nouveau coach". Comme ses coéquipiers, le coureur de Tormans CX Team a été touché par la polémique touchant sa formation la semaine dernière (lire ici). "Ce n'est jamais plaisant d'entendre du négatif sur l'équipe ou les coureurs. Je suis un peu triste pour Bart Wellens car c'est lui qui s'investit le plus. Notre avenir est clair, on connaît les choses, précise-t-il. Tous les coureurs non-cités savent que l'histoire va continuer comme elle a commencé".