Simone Boilard file vers l’inconnu
En voilà une qui a été particulièrement marquée par la 16e étape du Tour de France. Mardi, Simone Boilard a pris beaucoup de plaisir à voir son compatriote Hugo Houle décrocher la première victoire d’étape d’un coureur québécois dans l’histoire de l’épreuve. Une véritable source d’inspiration et une grande motivation pour l’athlète de 21 ans. “Dans le cyclisme moderne, on voit tellement de jeunes coureurs tout détruire dès qu’ils arrivent chez les pros, à l’image de (Tadej) Pogacar ou de Remco (Evenepoel) que ça en est presque décourageant. On a l’impression que l’on n’y arrivera pas, que l’on n’est pas au niveau si on ne performe pas très vite. Mais grâce à Hugo, qui a toujours travaillé dans l’ombre, qui a toujours fait le métier de façon exemplaire depuis de longues années, on voit que le travail paie à long terme aussi. Ça peut prendre plus de temps que pour d’autres personnes mais il n’y a jamais de hasard”, se satisfait-elle auprès de DirectVelo. Voilà donc une belle source d’inspiration. "Ça donne de l’espoir et ça incite à la patience. Il n’y a pas de plus belle personne que Hugo, il le méritait tellement…”.
Patience, sagesse et découverte seront les maîtres mots de la sociétaire de l’équipe St-Michel-Auber 93 sur les routes du Tour de France. “Je suis très excitée de pouvoir vivre cette expérience-là et en même temps, c’est aussi effrayant, rigole-t-elle. J’ai du mal à imaginer à quel point ce sera difficile mais il faut que je me dise que, dans tous les cas, ce sera de l’expérience pour l’avenir. Il ne faut pas espérer tout casser cette année. Ce sera d’abord de l’apprentissage”. Ainsi, Simone Boilard se montre raisonnable quant à ses ambitions personnelles et à celles de la Conti francilienne. “Nous sommes invités parce que nous sommes une équipe française, il ne faut pas se raconter d’histoire. On ne va pas venir pour viser une victoire d’étape ou faire un très gros coup au classement général. Mais il faut le voir de façon positive, ça nous enlève de la pression”.
Ainsi, le but principal sera “d’exister” autant que faire se peut. “On va tout essayer et montrer que l’on a notre place. Toutes les filles ont hâte d’y être et de jouer. On ira à fond ! Mais on ne va pas se fixer d’objectifs précis et plutôt s’adapter au fil des jours”. Avec l’idée, tout de même, de s’illustrer sur les six premières journées “car les deux dernières seront réservées aux filles du général et je ne pourrai pas jouer. Ce sera trop à pic et taillé pour les pures grimpeuses qui ont enchaîné les stages en altitude pour ça”. La Québécoise est ambitieuse mais ne sait simplement pas quoi espérer de ce Tour de France. “Il y aura beaucoup d’éléments nouveaux pour moi : la chaleur, le parcours, l’enchaînement des étapes, les médias… C’est l’inconnu”. Simone Boilard veut donc se promettre de “courir intelligemment et de ne pas trop s’exciter, de ne pas faire n’importe quoi”. En effet, chaque coup de pédale risque de compter.