Dilyxine Miermont : « J’aurais signé direct »
Le Championnat de France Espoirs Femmes a viré à un duel. Et pourtant, la battue n’était pas moins heureuse que la gagnante. Lâchée dans le dernier tour par Amandine Fouquenet (Bretagne), Dilyxine Miermont s’est contentée de la médaille d’argent sans aucun regret (voir classement). "C’est incroyable, j’aurais signé direct pour ça hier soir. Je ne m’y attendais pas du tout, j’avais surtout orienté mes ambitions sur le chrono donc j’ai pris la route sans pression, et ça s’est plutôt bien passé", rigole la coureuse d'Auvergne-Rhône-Alpes, qui court aussi dans la DN du comité. Les deux fuyardes n’ont pas trainé à faire la décision. Dès le deuxième tour, elles ont pris les devants, sans jamais être revues. "Dans la deuxième descente, j’étais devant et j’ai vu que ça a continué dans la bosse à faire le forcing donc j’ai poussé à mon tour".
Une fois ce petit coup de force effectué, Dilyxine Miermont n’a vu qu’une fille l’accompagner. "J’ai vu qu’il y avait Amandine (Fouquenet) avec moi et on s’est assez vite retrouvées seules devant. On s’est super bien entendues, on a toujours bien collaboré et c’est ce qui nous a permis d’aller au bout. On s’encourageait pas mal". Même si l’écart gonfle, au point de dépasser les trois minutes dans le dernier tour et demi, la Rhônalpine préfère ne pas trop y croire. "Je me suis dit ‘‘ce n’est jamais gagné’’, donc il ne faut jamais lâcher et rester concentrée, ne surtout pas s’endormir, continuer à rouler. Quand on a vu les trois minutes d’écart, on s’est dit que c’était peut-être fait mais il ne faut jamais crier victoire d’avance donc on est restées toutes les deux sur nos gardes".
« JE SAVAIS TRÈS BIEN QUE CE SERAIT COMPLIQUÉ »
Finalement, le circuit n’était peut-être pas assez difficile pour Dilyxine Miermont. En tout cas pour lâcher Amandine Fouquenet de sa roue. "Je savais très bien que ce serait compliqué, le circuit n’était pas assez pentu pour moi et Amandine était meilleure sur les parties plates. On s’entendait bien, je passais devant dans les bosses et elle prenait des bons relais sur le plat. Le parcours était très difficile, très usant, le vent l’a rendu encore plus compliqué, il faisait bien mal". Une aubaine pour la Bretonne, plus à l’aise dans ces conditions. Et malgré sa surprise de monter sur la boite, la 4e du Prix de la Ville de Morteau n’avait pas exclu un tel résultat. "Quand on prend le départ d’un Championnat de France, on y va pour la gagne car on sait que tout est possible. Je remercie vraiment mon entraîneur et tous ceux qui sont autour de moi, c’est incroyable".
La médaillée de bronze du Championnat de France Juniors contre-la-montre 2018 s’offre donc une sortie de la catégorie Espoirs par la grande porte. "J’aimerais bien passer le cap au-dessus pour l’année prochaine en rejoignant une équipe UCI", espère celle qui confiait au début de l’été être assistée d’un préparateur mental pour se sentir plus à l’aise dans un peloton (lire ici). "C’est toujours un peu compliqué au sein du peloton mais j’y travaille et je sens que je m’améliore un petit peu. Je sais que je suis prête à passer un cap et aller de l’avant". Et puisque le peloton lui faisait peur, la méthode était toute trouvée. "La solution était finalement de sortir dès le début, comme ça pas de peloton", rigole Dixyline Miermont, qui a trouvé la combinaison gagnante à Saint-Martin-de-Landelles.