Il y avait Zoe Backstedt et les autres, à l’occasion du contre-la-montre du Championnat du Monde Juniors (voir classement). En cette période très symbolique pour la Grande-Bretagne, après le décès de la Reine Elisabeth II et les cérémonies qui ont suivi, celle qui aura 18 ans dans quelques jours a forcément eu quelques pensées à l’autre bout du monde. "C'est un grand jour, on a suivi les cérémonies. On a respecté les minutes de silence et joué l'hymne national. Pour moi c'est un truc incroyable de décrocher le titre avec le maillot national. C'est émouvant". Sur un plan plus sportif, l’objectif est largement atteint. "J'avais prévu de descendre sous les 20 minutes, c'était l'objectif". Et avec une marque de 18’26", il n’y a pas eu match.

Après les reconnaissances du samedi, Zoe Backstedt a préféré débrancher un peu le cerveau. "Les deux derniers jours, j'ai essayé de garder la tête loin de la course. Je voulais juste profiter d'être en Australie, avec l'équipe", explique celle qui a vu les kangourous, et qui compte bien poursuivre son expérience touristique dans les prochains jours. Il faut dire que l’aspect tactique ne lui a pas pris beaucoup de temps. "Avec seulement 14 kilomètres, j'avais prévu de me mettre à fond. Il y avait quelques descentes, des virages où tu pouvais bien récupérer. Donc l'idée était de faire le chrono à bloc pour décrocher le meilleur temps possible". Sur le premier tour, elle a même fait mieux que les Élites. "Je ne le savais pas, c’est plutôt pas mal", rigole-t-elle.

« J’ÉTAIS DAVANTAGE FOCALISÉE SUR LE CHRONO »

Ce succès retentissant est aussi une belle revanche sur sa 2e place de l’année passée. "Le fait d'avoir été battue l'année dernière n'a pas vraiment pesé dans ma tête cette année. Certes, l'année dernière ça a fait mal, mais c'était aussi mon premier Championnat, c'était déjà bien d'être sur le podium. Cette fois je voulais vraiment gagner, je l'espérais. Je suis contente de le faire. Beaucoup de gens me donnaient favorite, j'ai réussi à rester concentrée sur moi-même, j'ai bien fait attention au fait que tous les petits détails soient au rendez-vous". La pression était bien installée sur ses épaules, même si elle en a limité le poids. "J'essaye de m'écarter de tout ce qui se dit sur les réseaux sociaux, de tous les gens qui disent que je suis favorite, que je vais le faire, qui comparent tous mes temps avec les autres etc. J'ignore tout ça, je me concentre sur ce que j'ai à faire. Je n'avais pas besoin de prendre en compte tout ce que les gens disent. Je reste en dehors de tout ça et je me concentre sur les bonnes choses".

Malgré les bonnes performances des frères Hayter avant elle, la fille de Magnus Backstedt n’a pas demandé conseil. "On ne m'a pas forcément conseillée, mais je n'ai pas forcément été demandeuse non plus, sinon j'en aurais eu. Nous avions deux tours, ça ne se court pas pareil. Je devais trouver ma propre manière de faire. On avait les caméras de la reconnaissance. Je n'avais pas nécessairement besoin qu'on me conseille, je voulais garder ma propre manière de faire". Voilà déjà une bonne chose de faite avant la course en ligne de samedi. "Je pense que j'étais davantage focalisée sur le chrono, c'est un effort individuel, je peux contrôler ce qu'il se passe. La course en ligne sera intéressante, on a une belle équipe avec des cartes à jouer. Mais on ne peut pas savoir qui va gagner, tout le monde peut y arriver. Je ne peux pas dire ce qu'il va se passer". Mais ce mardi, oui.