Samuel Fernandez : « J’ai du mal à y croire »
Samuel Fernandez a créé la surprise ce jeudi après-midi en s’imposant lors de la troisième étape de la Ronde de l’Isard arrivant au sommet de Gavarnie-Gèdre (voir classement). “Je ne suis qu’Espoir 1. Gagner ici, sur une telle montée, c’est vraiment énorme pour moi. Je n’ai pas les mots pour décrire ce que je ressens. C’est un immense bonheur. Maintenant, pour les prochaines journées, je n’aurai rien à perdre. Ma semaine est déjà réussie“, se réjouit au micro de DirectVelo le sociétaire de Caja Rural-Alea qui avait obtenu quelques résultats dans les rangs Juniors en Espagne (voir sa fiche DirectVelo).
L’Espagnol de 19 ans avait coché cette étape raccourcie à 25,4 kilomètres sans le col du Tourmalet (lire ici). “Je ne peux pas vraiment expliquer pourquoi mais j’ai toujours eu le sentiment, en regardant le profil, que ça pouvait me convenir et qu’un coup pourrait aller au bout“. Peu après le départ, il a pris la poudre d’escampette en compagnie d’Ilan Larmet (VC Pays de Loudéac) et Lorenzo Germani (Groupama-FDJ Continental) avant d’être rejoint par Quentin Cowan (Vendée U) et Unai Aznar Vijuesca (Lizarte). “Comme l’étape était, finalement, extrêmement courte, j’ai voulu y aller le plus tôt possible pour anticiper et prendre un peu de marge sur les favoris et les tous meilleurs grimpeurs. Une fois devant, les jambes tournaient super bien“.
« JE NE SAIS PAS COMMENT J’AI FAIT »
Dans les cinq derniers kilomètres, l’Asturien a distancé ses compagnons de fugue après avoir attaqué à trois reprises. “J’ai vraiment senti que j’étais au-dessus des autres coureurs de l’échappée. J’avais l’impression qu’ils piochaient un peu, ça roulait moins vite. Si je voulais avoir une chance de gagner, il fallait absolument relancer. Alors j’y suis allé tout seul et je me suis mis à mon rythme jusqu’au sommet“. Malgré un épais brouillard et des conditions dantesques, il a pu mesurer son avance sur ses anciens collègues et sur l’avant-garde du peloton. “Aux 1500 mètres, j’ai commencé à me dire que c’était peut-être jouable. Puis à la flamme rouge, j’y ai vraiment cru en me disant qu’un kilomètre, ce n’était vraiment pas beaucoup. Et en même temps, ça revenait fort. Ils étaient tout près“.
Samuel Fernandez a finalement résisté en solitaire au retour des favoris. “J’étais stressé mais par chance, les derniers hectomètres étaient légèrement moins durs. J’ai pu remettre un peu de braquet et ça m’a permis de tenir. En plus, il y avait un vent favorable sur les toutes dernières minutes. Sans ça, je ne pense pas que j’aurais pu gagner… Franchement, je ne sais même pas comment j’ai fait pour tenir (sourire). J’ai du mal à y croire“, s’étonne le jeune Espagnol qui est allé chercher la plus belle victoire de sa carrière.