Près de cinq ans après, Maëlle Grossetête se remet au cyclo-cross. La sociétaire de la FDJ-Suez-Futuroscope a retrouvé les labourés début novembre. La 6e du Championnat de France 2018 explique son choix à DirectVelo, sans oublier d'évoquer la dernière saison sur route - sa cinquième chez les pros - et de se projeter vers l'exercice 2023 à venir. Entretien avec la Haut-Savoyarde de 24 ans, qui réside désormais à Cannes (Alpes-Maritimes). 

DirectVelo : Pourquoi as-tu décidé de retourner au cyclo-cross ?
Maëlle Grossetête : J'avais envie d'en refaire depuis plusieurs années. C’est la discipline qui m’a fait aimer le vélo. Avec Evita Muzic et Jade Wiel, l'équipe nous met à disposition des vélos qui nous permettent de faire une petite saison en préparation hivernale. Je les remercie. C’est difficile en plein hiver pour moi de faire autant d’intensités à l’entraînement. Des efforts de 45-50 minutes à fond me feront du bien au niveau cardiaque en prévision du début de saison sur route. Je pense que c’est un atout majeur à condition de bien gérer. 

« J’AI BEAUCOUP PERDU TECHNIQUEMENT »

Quand as-tu repris les compétitions dans les labourés ?
J’ai commencé début novembre par un cyclo-cross régional à Antibes, à côté de chez moi à Cannes. Je ne l’ai pas terminé car j’ai crevé et je n’avais qu’un vélo. Vendredi dernier, j’ai couru dans le Jura. J’ai reçu mes vélos hier (samedi). Ce dimanche, j’ai pu tester le matériel pour mon premier cross UCI à Auxerre. Il a bien répondu. C’est de bon augure pour la suite.

Comment s’est passée ta course à Auxerre ?
J’ai pris un départ assez prudent. J’ai peut-être trop freiné avant le premier virage. Du coup, j’ai viré 7e et j’ai gardé cette place (voir classement). Physiquement, je ne me sentais pas mal même si j’ai un peu pioché sur la fin. Techniquement, plus la course avançait, moins j’étais bonne. Je vois que techniquement, en quatre ans, j’ai beaucoup perdu. Je perds trop de temps dans les virages. Je sais ce qu’il faut travailler pour les prochaines compétitions.

Quelle sera la suite de ton programme ?
Je n’irai pas à Camors (Morbihan) car ça fait trop loin. Je me débrouille d’un point de vue logistique, je ne veux pas trop faire de déplacements pour éviter la fatigue. Je vais faire un cross régional ce week-end. Ensuite, j’irai aux deux épreuves UCI à Charleville-Mézières (Gernelle et La Grandville, NDLR). J’enchaînerai avec les deux manches de Coupe de France à Troyes puis je partirai en stage à Altea, en Espagne. Je reviendrai en janvier pour le Championnat de France. Je vais essayer de faire un ou deux cross régionaux avant le Championnat, mais je n’irai pas en Belgique.

« ÊTRE LÀ SUR LES FINS DE COURSE SUR LES CLASSIQUES »

Avec quelles ambitions iras-tu au Championnat de France à Bagnoles-de-l’Orne ?
C’est dur de dire ce que je vise car ça fait quatre ans que je ne suis pas venue. Je suis comme une novice, je repars de zéro. Il y a des filles qui ne font que ça. En France, il y a un joli niveau. J’aimerais bien faire un podium mais ça me paraît compliqué. Je souhaiterais déjà être plus à l’aise techniquement pour prendre davantage de plaisir et perdre moins de vitesse. Je vais travailler pour essayer de faire quelque chose de bien et ne pas avoir de regrets.

Concernant la route, comment juges-tu ton année 2022 ?
Elle s’est faite en deux parties : une première très compliquée où j’ai eu le Covid. J’étais très diminuée, je n’avais pas de sensations. Ça m’a bien pris trois mois. J’étais déçue, j’attendais mieux de moi. Puis une deuxième partie bien meilleure, avec de belles courses et de bonnes sensations. J’ai terminé au Grand Prix d’Isbergues (le 18 septembre, NDLR) puis j’ai coupé un mois. Je suis actuellement en stage kiné pour mes études. Ça me prend beaucoup de temps depuis fin septembre, j’ai encore deux semaines à faire. C’est pour ça que j’ai terminé la saison plus tôt et qu’aujourd’hui, je peux être sur les cross. Il me reste encore un an et demi d’études, principalement à distance.

Quelles sont tes attentes pour 2023 ?
Je veux reprendre avec la même forme que j’avais en fin de saison, voire mieux. Je souhaite bien attaquer directement pour être là dans les fins de course sur les Classiques qui me correspondent le mieux et pouvoir épauler mes leaders. Si je peux saisir une opportunité en étant offensive, je ne me priverai pas comme j’ai pu le faire par le passé (en terminant 2e d’une étape du Simac Ladies Tour en 2021, lire ici), après avoir été échappée plus de 100 kilomètres.