Benjamin Thomas : « Si je n'avais pas réagi dans la seconde... »
Benjamin Thomas aura le choix pour s'habiller pour la présentation de l'équipe Cofidis ce vendredi. Maillot bleu-blanc-rouge ou maillot de Champion de France. Avec ses consœurs Valentine Fortin et Victoire Berteau, ils ont fait sauter la banque du Championnat avec quatre médailles d'or ce jeudi soir au Stab' de Roubaix. Benjamin Thomas a raflé la moitié du magot avec deux médailles d'or conquises de haute lutte face à des adversaires qui lui ont tenu la dragée haute, avec moins d'une demi-heure de distance entre les deux courses. Corentin Ermenault d'abord en finale de la poursuite individuelle, puis Thomas Boudat qui était encore en tête de la course aux points avant le dernier sprint et ses points doublés. L'étoffe tricolore enfilée sur sa combinaison de Champion d'Europe de la course aux points, il a répondu aux questions de DirectVelo.
DirectVelo : C'était une journée bien remplie...
Benjamin Thomas : C'est ma plus grosse journée sur ces Championnats. Ce vendredi, je partirai à la présentation de l'équipe Cofidis. L'objectif c'était de me faire plaisir sur la course aux points alors que la poursuite n'est pas une discipline que j'ai l'habitude de faire. J'avais à cœur de m'appliquer et faire quelque chose de sérieux. Le titre au bout est un bonus. Je reviendrai samedi pour l'élimination et l'Américaine dimanche avec Dorian Carreau pour l'Occitanie.
Quel titre a été le plus difficile à conquérir ?
Ils ont été difficiles tous les deux. Corentin m'a longtemps tenu tête. Même s'il y avait un gros écart en qualifications (4'15" et 4'20", NDLR), il avait l'avantage de partir dans la dernière série et de connaître le temps pour se qualifier. On est parti sur des bases plus élevées en finale (Corentin Ermenault était en tête dans la première partie de la poursuite, NDLR). À cinq-six tours, j'ai commencé à douter, j'avais vraiment mal aux jambes. Je me suis accroché deux-trois tours et quand mon entraîneur m'a dit que j'avais un peu d'avance, j'ai commencé à prendre confiance. C'était vraiment dur pendant 3-4 tours dans la tête et les jambes. Dans la course aux points, c'était pareil, j'ai douté. Thomas (Boudat) courait super bien. Il allait plus vite que moi dans les sprints, il avait pris un coup d'avance alors que j'ai couru un peu à contre-temps. Mais toutes les planètes se sont alignées dans les derniers tours. C'était deux courses différentes mais difficiles à aller chercher, quoi qu'il arrive.
« J'EN AVAIS OUBLIÉ QUE JE DEVAIS METTRE LE MAILLOT »
Raconte-nous les deux derniers tours avant le dernier sprint de la course aux points...
Il y a eu une attaque de Dorian Foulon un peu avant. J'aurais dû faire l'effort mais un coureur a bouché le trou et ça s'est regroupé. Je connais Donavan (Grondin), il aime bien les sprints longs, lancés. Il avait un gros braquet. Quand je l'ai vu débouler, je ne me suis pas posé de questions, j'ai tout mis pour accrocher la roue. C'était le plus dur. Après, avec l'aspiration, il me restait à produire mon effort à la cloche. Ça aurait été très dur pour Thomas (Boudat) de me passer à la vitesse où on allait, avec nos braquets, c'est difficile de dépasser. Alors que si je n'avais pas réagi dans la seconde, Donavan serait parti, je me serais retrouvé à le chasser et Thomas m'aurait doublé. Ça s'est joué au millimètre parce que quand je déboite Donavan, Thomas est en train de me remonter mais il est obligé de faire l'extérieur et à cette vitesse-là... C'est là que s'est joué le sprint et la course, en l'espace de 20 mètres. C'est un beau dénouement pour cette course. On a fait un beau spectacle pour les gens qui étaient venus ou qui regardaient à la télé.
Tu avais la combinaison de Champion d'Europe de la course aux points pour la finale mais pas en qualification...
Je l'avais oubliée ! En qualif, j'étais tellement focalisé sur la poursuite, j'en avais oublié que je devais mettre le maillot de Champion d'Europe pour la qualification de la course aux points.