La course à la qualification olympique pour les sprinteurs de l'équipe de France a commencé la semaine passée à Granges avec le Championnat d'Europe. Le bilan comptable s'élève à une médaille d'argent (Marie-Divine Kouamé au 500 m) et deux médailles de bronze (vitesse par équipes Hommes et Rayan Helal en vitesse individuelle). Mais Grégory Baugé, l'entraîneur principal du sprint, préfère se concentrer sur la forme de ses protégés et leur progression. "Nous sommes dans une année de qualification olympique qui doit passer par la vitesse par équipes (qui permet de qualifier le quota maximum de trois coureurs chez les Hommes et les Femmes, NDLR). Nous avons besoin de tirer des leçons des compétitions, le but est d'être prêts pour le Championnat du Monde (dont le barème de points le rend primordial dans la qualification, NDLR). Je crois en mes coureurs", dit-il à DirectVelo. Grégory Baugé sait aussi que dans cette année particulière, "la gestion du stress est importante".

Le Championnat d'Europe a débuté par les tournois de vitesse par équipes qui est donc la discipline déclarée priortaire pour la qualification olympique. Timmy Gillion, Sébastien Vigier et Melvin Landerneau composaient le trio médaillé de bronze. "Ils n'ont pas fait un mauvais temps au premier tour (43"164) mais j'attendais mieux de l'équipe au complet", juge le quadruple médaillé olympique. La semaine prochaine, pour la première manche de la Coupe des Nations à Jakarta, Florian Grengbo, de retour de blessure, retrouvera le poste de démarreur devant Sébastien Vigier et Rayan Helal. "Florian est apte à s'entraîner depuis la fin de l'année. Je lui ai laissé un peu de temps pour se préparer, il a sa planification". L'équipe féminine composée de Marie-Divine Kouamé, Julie Michaux et Mathilde Gros a butté sur la dernière marche du podium après avoir réussi le 2e temps en qualification. "Il n'y a pas de médaille au bout mais il y a du positif, le travail de l'an dernier continue de faire effet. Il y a encore des choses à rectifier pour la semaine prochaine mais on est dans les clous".

« L'IMPORTANT C'EST DE BIEN COURIR, D'AVOIR CONFIANCE EN SOI »

Dans les autres disciplines olympiques, Rayan Helal est le seul à avoir gagné une médaille, en vitesse individuelle. Grégory Baugé est "entièrement satisfait de son comportement. On l'a réservé volontairement pour la vitesse pour qu'il se concentre dessus". Le Champion de France avait réalisé le 5e temps du 200 mètres lancé, ce qui lui a valu d'affronter Harrie Lavreysen, le plus fort du tournoi, en demi-finale. "Au delà de la forme physique, ce qui est important, c'est de bien courir, d'avoir confiance en soi, ajoute le Tigre. Je sais qu'il a les capacités de pouvoir rivaliser avec les meilleurs. Le seul bémol, c'est sa première manche contre Lavreysen mais autrement, il a couru comme il a voulu courir. Gagner ou perdre, ce n'est pas un problème, ce qu'il faut c'est de mettre les ingrédients pour s'en sortir. La vitesse reste tactique, Rayan a fait un bon tournoi. Il doit encore s'améliorer techniquement mais son travail paie".

En revanche, Mathilde Gros, la plus rapide sur le 200 mètres lancé, s'est inclinée en deux manches face à Pauline Grabosch en demi-finale, puis en petite finale face à Sophie Capewell. "Elle s'est mise un peu trop de pression. L'an dernier, elle n'était pas attendue mais aujourd'hui, elle a la pancarte de Championne du Monde. Avec la pression, elle a basculé dans un mode où elle n'était plus en phase avec ce qui avait été dit. Je l'avais dit l'an dernier, elle n'est pas encore prête pour Paris et c'est la première déçue de ne pas monter sur la boîte". La Championne du Monde et toute l'équipe de France auront vite l'occasion de faire mieux dès la semaine prochaine à Jakarta. La Coupe des Nations est en plus bien plus payante en nombre de points pour la qualification olympique que le Championnat d'Europe.