Bordeaux-Saintes neutralisé et sans vainqueur
Situation extrêmement chaotique, ce dimanche après-midi, lors du final de Bordeaux-Saintes. La deuxième manche de la Coupe de France N1 n’est pas allée à son terme. Après une chute sérieuse survenue à neuf kilomètres de l’arrivée, il a été décidé de neutraliser l’épreuve. L’ensemble du peloton a ainsi été arrêté quelques instants après le dernier passage sur la ligne d’arrivée, à la cloche.
“Quand on a une chute lourde, que les conséquences médicales sont importantes, et que le passage des coureurs lors du dernier tour ne peut pas se faire, il faut prendre une décision. Il n’y avait pas le choix, la route était barrée après que les secours sont arrivés. On ne pouvait pas prévoir un passage annexe en trois minutes”, explique auprès de DirectVelo Olivier Rousseau, le président du jury des commissaires. “J’ai d’abord pris la décision que le classement se ferait à l’issue du quatrième passage sur la ligne. Bien sûr, les coureurs n’ont pas pu être prévenus, puisque dépourvus d’oreillettes”.
Durant quelques minutes, et au cœur d’une situation bien sûr très confuse, il a donc d’abord été envisagé d’établir un classement en fonction du dernier passage sur la ligne. La victoire du Néerlandais Alexander Konijn (AVC Aix-en-Provence), devant Antony Chamerat-Dumont (VC Villefranche Beaujolais) et Dillon Corkery (CC Etupes) a ainsi été un temps annoncée. Mais après de brefs échanges, il a été décidé de renoncer à tout classement. “Finalement, en accord avec les directeurs sportifs, on a annulé le classement de cette épreuve puisque la course est considérée comme arrêtée”, ajoute ce même Olivier Rousseau.
ALEXY FOUQUET DUREMENT TOUCHÉ
Une décision qui était donc souhaitée du côté des équipes, notamment en ce qui concerne Jean-Philippe Yon et le VC Rouen 76. “C’était la bonne décision à prendre. On ne peut pas se permettre de distribuer des points sur une manche de Coupe de France sans que les coureurs ne sachent que c’était l’arrivée. Il n’y a pas eu de sprint. Il y a un coureur gravement blessé, c’est la priorité. Des courses de vélo, il y en aura d’autres”.
Ce coureur durement touché n’est autre qu’Alexy Fouquet. Un temps allongé sur le sol, sans mouvement apparent, le coureur de Mayenne-V and B-Montana a inquiété ses coéquipiers, adversaires et suiveurs. Quelques minutes plus tard, les nouvelles se voulaient déjà plus rassurantes. “Il a été transféré et pris en charge à l’hôpital. Il est conscient mais bien sonné au niveau de la tête”, résume brièvement son directeur sportif, Corentin Davy. L’ancien pro, et capitaine de route du club lavallois, Florian Maître, détaille : “il a bien tapé la tête, il n’est pas bien, forcément. Mais il a été bien pris en charge par les pompiers et le SAMU”. Peu avant 18h, un communiqué précisait qu'Alexy Fouquet a été victime d'un traumatisme facial, avec plaie ouverte à la pommette et à l'helise droite. Le coureur de 25 ans a été mis sous oxygène avant d'être transféré au centre hospitalier de Saintes. Florian Maitre n’est pas particulièrement surpris par cet incident malheureux. “Prendre des petites routes comme ça, surtout sur le circuit final d’une manche de Coupe de France où ça roule très vite, je trouve toujours ça dangereux”.
Après de longues minutes de tergiversations et d’échanges, un podium protocolaire s’est tout de même tenu, avec Alexander Konijn, Anthony Chamerat-Dumont et Dillon Corkery mais aussi Alessio Cialone (Vendée U), lauréat des points-chauds, et Dimitri Soulabaille (VCP Loudéac), vainqueur du classement de la montagne. Une cérémonie protocolaire pour la forme, pour les partenaires et le public. Le classement de la Coupe de France, lui, reste le même qu’au terme du Grand Prix du Pays d’Aix, avec Philippe Wagner Cycling à sa tête (voir classement). En attendant désormais le Chrono 47, le 30 avril prochain.