Johan Chardon ne laisse rien au hasard
Johan Chardon fait partie des J1 surveillés en ce début de saison. Et pour cause : le Vendéen débarque dans la catégorie U19 avec le statut de Champion de France Cadets sur route en titre. Une médaille d’or et un maillot bleu-blanc-rouge récoltés au milieu d’une belle moisson de seize succès - chrono par équipes compris - tout au long de l’exercice annuel 2022. “Ce titre national a changé pas mal de choses. À partir de ce jour-là, j’ai senti que j’avais plus de monde sur le porte-bagages en course. Mais j’ai trouvé ça intéressant, ça m’a permis de développer d’autres capacités. J’ai dû voir les courses différemment, je ne pouvais plus partir dans tous les sens comme je le faisais auparavant”, analyse-t-il auprès de DirectVelo.
« J’ANALYSE UN MAXIMUM DE CLASSEMENTS POUR SAVOIR COMMENT SE COMPORTENT MES ADVERSAIRES »
Pas question de se mettre trop de pression depuis ce titre. “Il y en a forcément un peu plus mais il faut réussir à la gérer. Et je pense avoir plutôt bien réussi à le faire. J’ai simplement conscience qu’il faut que je continue à prouver de quoi je suis capable, tout en restant moi-même”. Le jeune coureur des Sables Vendée Cyclisme et du CREF Pays de la Loire a pris le temps de se jauger sur les premières courses Juniors du calendrier. Puis, le week-end dernier, il a décroché son premier résultat marquant dans sa nouvelle catégorie en terminant dans le Top 5 de la Bernaudeau Junior, à domicile (voir classement). ”J’y allais avec l’idée de me jauger. Je me sentais prêt pour jouer devant pour la première fois. J’ai réussi à ne pas trop en faire, à ne pas lâcher de cartouches bêtement, ce qui m’a permis d’arriver plus frais dans le final”, se réjouit celui qui veille à ne jamais reproduire les mêmes erreurs d’une épreuve à la suivante.
Ce rendez-vous était le premier qu’il avait coché en cette toute fin d’hiver. “C’était important pour nous en tant que Vendéens et membres du CREF. Ça s’appelle la Bernaudeau, rien que là, tout est dit (sourire)”. En ce début d’année, Johan Chardon est loin de connaître tous ses adversaires. Malgré tout, il tâche d'en connaître le plus possible. “Grâce à DirectVelo, j’analyse un maximum de classements, d’articles où ça parle des coureurs de ma génération. C’est bien pour savoir comment se comportent mes adversaires. Quand je suis en course, je n’hésite pas à regarder ce qu’il s’est fait sur d’autres fronts, ça me semble important pour le reste de la saison. C’est comme ça que l’on apprend. Il ne faut pas rester uniquement concentré sur sa propre personne mais apprendre à regarder ce qui se fait autour de soi”.
« QUAND IL Y AVAIT UN MASSIF, JE SAVAIS QUE C'ÉTAIT FINI POUR MOI »
Voilà donc un garçon qui ne laisse rien au hasard, et qui affiche clairement une grande maturité tant dans sa façon de se comporter que dans sa façon de s’exprimer, du reste. Chaque compétition est pour lui l’occasion de peaufiner ses qualités et de tenter de combler des lacunes. “Sur ma première sortie à Kuurne, j’ai souffert car je me suis directement retrouvé sur une course UCI alors que c'était mes débuts en Juniors. Physiquement, j’étais bien, mais j’avais beaucoup de mal à me placer. J’ai vu que dans chaque bosse, j’arrivais à bien remonter. Puis je reculais à nouveau”. Alors il s’est clairement “entraîné” sur cet aspect-là lors de ses compétitions suivantes, à Châtellerault puis à la Bobet. Et en a donc récolté les bienfaits lors de la Bernaudeau.
Outre ses problèmes de placement, le Vendéen a également tenté de gommer un problème de pointe de vitesse depuis l’an passé. “Quand il y avait un massif, je savais que c’était fini pour moi. Alors j’ai beaucoup travaillé là-dessus et j’ai réussi à améliorer ma pointe de vitesse”. Johan Chardon précise avoir également du mal dans les très forts pourcentages. À l’inverse, il apprécie grandement l’enchaînement de petites bosses avoisinant les 4-7% de pente moyenne, “quand ce n’est pas trop raide mais que ça peut quand même faire des dégâts”. Depuis le début de l’année, il assure avoir “remis les compteurs à zéro”. Bien que, donc, son statut ait changé. “C’est un nouveau départ. Je sens bien que les J1 qui ont couru avec moi l’an passé me surveillent, ils ne sont jamais bien loin de ma roue (sourire). Mais on est parti sur autre chose et il faut se remettre en question”. Place désormais au Tour du Bocage et de l’Ernée 53 (2.1), avant peut-être une participation à la Pévèle Classics. Histoire de confirmer ses bonnes dispositions actuelles.