Benoît Cosnefroy : « L’amour des Flandriennes reste intact »
On avait laissé Benoît Cosnefroy dans le doute. Touché physiquement et mentalement après l’E3 Saxo Classic, le Normand s’était même un temps interrogé quant à sa participation au Tour des Flandres (lire ici). Finalement, non seulement le puncheur d’AG2R Citroën s’est rendu dans le centre de Bruges pour participer à ce Monument, mais il y a même fait une impression plus que convenable en passant une partie de l’épreuve à l’avant. “Anticiper était le meilleur choix. C’était ma stratégie de départ”, explique-t-il à chaud pour DirectVelo, en zone mixte. “J’étais très content d’avoir réussi à anticiper. Dans les monts pavés, malheureusement, j’ai senti que j’étais un peu en-dessous des meilleurs du groupe. Je termine dans un état… En fringale… J’ai bien vu toute la difficulté de cette course”.
Malgré les différentes accélérations de Tadej Pogacar - futur lauréat - assez tôt dans la course, le peloton a mis du temps à revenir sur les attaquants les plus téméraires, Mads Pedersen étant le dernier à résister jusque dans le dernier mont. “À un moment donné, j’ai cru que le groupe dans lequel j’étais allait se jouer la gagne”, concède Benoît Cosnefroy, qui n’a en revanche jamais eu le temps d’espérer un grand résultat personnel. “En lâchant du groupe de devant, je savais bien que je n’allais pas jouer la gagne. Même si les trois favoris me ramenaient… J’étais parmi les moins forts du groupe de devant… Ils m’ont rattrapé sur une partie en bitume alors j’ai pu suivre un temps. Mais dès qu’on est arrivé sur les pavés, Mathieu (Van der Poel) a attaqué et là, c’était une autre histoire. Je ne pouvais pas suivre. Chapeau à eux. Ils ont réussi à revenir devant en faisant une sacrée course !”.
LE TOUR DES FLANDRES LUI CONVENAIT MIEUX QUE L’E3
Le coureur de 27 ans, qui a coupé la ligne en compagnie de Christophe Laporte (Jumbo-Visma), se classe finalement dans le Top 20 à l’arrivée (voir classement). De quoi lui donner envie de revenir ? “Ce qui est sûr, c’est que je suis très content d’avoir fait cette course, dans une ambiance de dingue. Pour moi, ça fait partie du patrimoine du cyclisme et je considère même que c’est la plus belle course au monde. Je suis très content de l’avoir faite. Pour le futur, on verra. C’est peut-être la Flandrienne qui me convient le mieux”, se réjouit celui qui développe pourquoi il considère s’être senti plus à l’aise ce dimanche que lors des Flandriennes précédentes : “l’échappée a mis deux heures à partir, donc il y a vite de la fatigue et ça devient, ensuite, plus facile pour se placer. Je préfère ça au scénario du E3 avec un endroit stratégique précis. Je me sentais plus à l’aise ici, avec plus de kilomètres et d’heures de course”.
De quoi, donc, conserver son amour pour les Flandriennes ? “L’amour (des Flandriennes) reste intact. Je ne l’ai jamais perdu. L’E3 est une magnifique course, mais je n’ai pas réussi à la dompter, si je puis dire. Mais la technique et le profil ne sont pas à 100% à mon avantage, c’est surtout ça...”. Et la marge de progression semble rester importante. “Je me sens mieux sur les pavés, mais ce n’est toujours pas idéal”. Place désormais à ses premières… amours, avec les Ardennaises en ligne de mire. Déjà 2e de l’Amstel Gold Race et de la Flèche wallonne par le passé, il sera très ambitieux. “Là tout de suite, je ne suis pas très frais mais oui, ça ira”, répond Benoît Cosnefroy quand on lui demande si l’enchaînement ne sera pas indigeste. “Il me reste dix jours avant la Flèche brabançonne. Il n’y a aucun souci pour ça”.